Watchmen
8.5
Watchmen

Comics de Alan Moore et Dave Gibbons (1986)

Amateurs de BD longues, Watchmen est fait pour vous. 400 pages regroupant 12 tomes, plus des interstices purement narratifs (sans dessins). 3 bonnes heures de lectures. Vraiment bonnes, d'ailleurs, les trois heures, mais avec certaines limites.

Le trait est une forme d'hommage aux comics des années 60, avec une trame franchement visible pour l'histoire de pirate (histoire dans l'histoire). On aime ou pas, à titre personnel j'accroche moyen. Je l'ai lu en français, la traduction est de bonne facture. J'en parle car ça compte, surtout il y a une variété de styles de parole et d'expression, et cela transparaît.

Au niveau de l'histoire, je suis partagé : d'un côté il faut souligner l'absence de manichéisme, d'un autre les faiblesses dans l'expression. Je n'avais pas compris, par exemple, qu'il s'agissait d'une uchronie avec Nixon toujours président en 1985. Plusieurs petites choses dans ce genre m'ont échappé. Lecture trop rapide ? Je pense plutôt que ces éléments ne sont pas assez mis en avant. Du coup, j'ai ressenti une sorte de décalage assez désagréable.
L'intrigue de piraterie, pseudo ancien comic inséré dans le récit, est une fausse bonne idée : elle casse le rythme et le lien avec l'intrigue principale est trop lointain pour être intéressant.
Pour la fin (je ne spoile pas), on peut aimer ou pas. Il n'y a pas vraiment de morale, c'est aussi une forme de pied de nez au tout est bien qui finit bien.

La grande force de Watchmen, ce sont les histoires personnelles des protagonistes. Passons sur Laurie Jupiter, caution bonnasse au profil assez banal (la mère se projette dans la fille). Tous les autres, du hibou en passant par Dr. Manhattan, développent peu à peu une très forte personnalité. Le comédien, assassiné au tout début de la BD, nous est révélé petit à petit, provoquant une ambivalence rarement vue. Enfin, que dire de Rorschach, sans doute le plus dingue des super-héros jamais créés. Cinglé, obsessionnel, associal, traumatisé... Les quelques scène montrant son propre test de Rorschach sont géniales.
Minostel
8
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le 11 sept. 2012

Critique lue 391 fois

Minostel

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