Paru en 1982 pour Marvel, nous retrouvons le duo Claremont/Miller pour une mini-série de 4 épisodes dédiés à Wolverine. Chris Claremont est l'un des plus respectés auteurs de la saga d'X-Men, tient la paternité d'une bonne poignée de ses mutants et a pour autant donné leurs lettres de noblesse à ceux qui trustaient les pages qui paraissaient jusqu'alors. Frank Miller, au dessin lui, en 1982, avait par le passé redressé la série Daredevil à lui tout seul et émergeait clairement comme l'auteur à succès qu'il serait quelques années plus tard après son passage chez DC Comics et la parution de Ronin (débutée en 83 et achevée l'année suivante, intégralement réalisé par Miller) puis quelques temps plus tard du fameux Dark Knight Returns.
La série qui nous occupe aujourd'hui revient donc sur le mutant Wolverine qui pour ceux qui l'ignore encore possède un squelette recouvert d'un métal indestructible et d'un facteur auto-régénérant. Fruit d'un programme de l'armée Canadienne, non loin de celui du Captain America, tour à tour employé par les services secrets, l'armée et membre à part entière des X-Men du professeur Xavier, se dresse le portrait d'un homme au passé incertain, qui connait le deuil, et la perte de repères. C'est un homme déchiré entre son instinct bestial, ses sens aiguisés qui font de lui un surhomme ne connaissant pas ou peu la douleur physique et la difficulté qu'il éprouve à s'intégrer dans une vie humaine. Chassé, dénigré, Wolverine est un héros solitaire, mysanthrope et sauvage en quête d'humanité.
C'est tout le dilemne du personnage que tente donc d'illustrer cette mini-série basée au Japon où Wolverine essaye de retrouver sa bien-aimée (Mariko Yashida), fille d'un puissant et ambitieux yakuza ayant refait surface et ayant donné la main de sa fille. La bête se réveille et part illico pour le pays du Soleil Levant mais non pas pour y couper de fines lamelles de thon mais bien du jaune et de la tradition.
Bien qu'il mette assez en évidence la dualité de cette relation (la nippone fidèle a ses valeurs, Wolverine n'en ayant pas) je trouve un problème majeur à ce comics qui a été partiellement corrigé par la suite des événements de la vie de Wolverine. A savoir, que tant est si bien que le dessin est de Miller, on n'oublie pas un seul moment que le scénario n'est pas de lui et manque de cette audace qui saura brillée dans les volumes de Sin City (pour ne citer qu'eux) et de la fin du quatrième volet particulièrement. J'entends par là qu'en tout fan que je suis de Miller, la fin logique (et presque écrite entre les lignes!) de cette série était le seppuku!
En résulte donc un comics à l'ancienne, qui n'appuie pas assez toutes les problématiques du personnage et qui manque de ce piquant qui vous font dire: "putain, ce scénario mériterait bien un film!"
Oh wait!




(spoil de dernière minute: quand je repprochais ce final, c'est que Wolverine devra néanmoins abréger les souffrances de sa chère et tendre des épisodes plus tard, ayant été empoissonnée mortellement par une assassin d'un autre caïd de la pègre japonaise avant que l'histoire ne parte largement en sucette - bisous!)
Albion
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le 28 avr. 2014

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