Wolverine: Snikt!
6.1
Wolverine: Snikt!

Comics de Tsutomu Nihei (2004)

Les comics et les mangas sont deux faces d’une même pièce. Bien que ce soit de la bande dessinée, chacun à ses codes propres. Que se passe t’il quand un auteur de manga transpose un héros de comics dans son univers ?


Tsutomu NIHEI est connu pour son œuvre maintenant culte : Blame!. Transposant un héros dans un univers futuriste où le gigantisme est roi, l’auteur à réussit à créer un univers sur-réaliste d’un de nos futurs. Sur demande de Marvel, il fera de même avec Wolverine Snikt! qui semble se situer dans ce même univers.


Le récit étant assez court, l’auteur nous ne perds pas de temps en explication, place à l’action. Logan est en face d’un armée imposante se monstre. Au même niveau que le lecteur, il est plongé dans cet univers sans en comprendre la raison. De nouveaux personnages apparaissent et dévoilent l’intrigue petit à petit.


Le personnage de Wolverine s’intrègre bien dans ce monde grâce au travail de NIHEI, re-designé par ce dernier, il le dénote pas et garde les caractéristiques de la version américaine (grilles immenses et cheveux hirsutes) mais il perd tout ses muscles pour un corps plus filiforme et un visage cadavérique conforme aux humanoïdes de son univers.


L’auteur n’a pas juste collé son héros dans son univers, il a mis en place un scénario et la logique de sa présence qui sera expliqué dans un second temps. Un des plus grand plaisir des œuvres de ce mangaka, c’est le dépaysement total, sans explication, le lecteur essaye de comprendre les rouages de cet univers où seul l’auteur en connait les limites et les connexions.


Snikt! a été réalisé juste après Blame! et sa préquelle Noise, et le lecteur ayant déjà lu ces deux œuvres restent en terrain connu, d’ailleurs le reprends la recette du succès de ces deux oeuvres. Les autres découvriront un univers totalement démesuré, peuplé de plateforme immense, de monstre impressionnant et d’une ambiance lugubre où le danger est permanent.


C’est avec ces bases solides que l’auteur réussit à construire et dérouler une histoire correcte, simple, qui tient ses promesses et reste crédible dans les lois de ce monde. Le mangaka prend le temps au milieu de récit d’expliquer les tenants et aboutissant de l’histoire, ce qui n’est fait pas un simple récit de fan service. La transposition est réussit, mais une histoire plus longue aurait été appréciable afin d’offrir un rythme laissant le temps d’approfondir l’histoire et accorder plus de temps à certaines scènes. Il en est de même pour le scénario qui aurait mérité un peu plus d’originalité.


Du fait que le récit soit court, la tension et l’action sont d’autant plus impressionnantes, et très soutenu. Le récit monte en tension, et les combats impressionnent par leurs dynamiques, leurs puissances et leurs brutalités. Le final est jouissif dans sa mise en scène et sa montée en puissance.


Autre point important et pas des moindre, c’est la colorisation intégrale du récit. C’est dans de superbe couleur que l’on peut découvrir cet univers. Les ambiance ternes, froides, sombres sont sublimés par le choix des couleurs. Cette partie a été réalisé par Guru eFX, ayant déjà oeuvré pour de nombreux comics chez Marvel.
Le tout est couplé au trait qui donne tout son cachet à l’oeuvre. Clairement le dessin de NIHEI est unique et magnifique. Le design des décors sont fabuleux, rappelons que l’auteur à une formation d’architecte. Il en est de même pour les montres térrifiants, armées de pics, d’apparence à des squelettes cybernétiques et se reconstituant dans une masse indénombrable de fils.


Un dessin unique peut aussi rebuter certains. Au premier abord il semble brouillon, et foullit. Ce trait atypique donne un cachet unique et colle parfaitement avec le monde déshumanisé et insalubre qui dessine. Chaque page est un régal pour les yeux et on en redemande.


Panini Comics est en charge de l’édition française. A l’origine c’était 5 récits qui ont été regroupés intégralement ici. Le titre a eu droit à une édition qui met en avant dans le titre Wolvenire contrairement à la première édition ou Snikt ! était écrit le plus gros ! Certainement pour accentuer la licence Marvel. C’est la première édition que nous détaillerons.


C’est dans un très grand (env. 19x28cm) que l’éditeur nous livre ce Comics/manga. La couverture rigide en fait un livre de qualité et solide. Les pages couleurs sont épaisses et l’impression sans reproches. L’adaptation est intégrale (pas d’onomatopée japonaise) et le lettrage de qualité. Bref en 2003 Panini Comics a pris soin de ce titre qu’il vend comme un Comics. Le livre est dans le sens français, certainement identique au sens original.


Véritable trip avec le personnage de Wolverine, l’auteur réussit dans un court récit à intégrer ce personnage dans une histoire simple, efficace mais à une rythme soutenu. La colorisation de l’univers de NIHEI est une merveille. Cette oeuvre qui est une bonne passerelle vers le manga pour les lecteurs de comics et les fans de l’auteur se regalerons de plonger à nouveau cet univers désolés en couleur ! … à condition de rentrer dans ce trip.

darkjuju
7
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le 5 déc. 2020

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darkjuju

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