Les États-Unis lancent une gigantesque chasse aux sorcières pour expulser ou éliminer chaque Amazone de leur territoire, suite aux meurtres d’une dizaine d’hommes causés par l’une des guerrières. À la recherche de la vérité sur cette affaire, Wonder Woman est déclarée ennemie publique numéro 1. Mais si même les dieux ne sont pas capables de contrôler Diana de Themyscira, comment le gouvernement américain le pourrait-il ?
Comme à son habitude, Tom King propose une véritable synthèse de Wonder Woman : sa gentillesse, son message de paix, sa puissance impressionnante, mais aussi ses itérations passées (la période « épée et bouclier » est citée avec dérision, et Diana se transforme en super-héroïne comme dans la série culte). Par le biais de l’antagoniste, l’auteur interroge ce qui fait de wonder woman la « Femme Merveille ».
Le récit est raconté du point de vue pompeux et analytique du « Souverain » à la future fille de Diana. On sait déjà que l’Amazone triomphera, l’intérêt est donc de découvrir comment. C’est verbeux, certes, mais riche : Je pense surtout à l’épisode 2 qui met en scène l’affrontement entre Wonder Woman et l’armée américaine, en parallèle d’un combat en arène entre une jeune Diana et la plus grande guerrière des Amazones. Les deux récits mis en parallèle montrent déjà la détermination surnaturelle du personnage et son indépendance, mais la narration du Souverain permet en plus d’ancrer ces récits dans la légende de Diana tout en rajoutant un côté méta. Du bon travail scénaristique.
Ce qui fonctionne moins bien, c’est l’introduction de Trinity, fille supposée de Wonder Woman, entourée de Damian Wayne et Jonathan Kent. La jeune héroïne est insupportable au possible et les deux héritiers de Batman et Superman, transparents en diable. Il faudra attendre la fin du tome pour qu’ils gagnent en épaisseur et qu’ils apportent des segments plus légers et mieux écrits (Damian notamment est très drôle).
Côté dessin, c’est un sans-faute. DC possède de toute façon les meilleurs dessinateurs du marché super-héroïque. Le style mêle la gravité du récit aux aspects les plus rétro du personnage. Exemple parfait : quand Wonder Woman pare une balle, celle-ci se change graphiquement en étoile. Une superbe idée.
Les affrontements sont particulièrement marquants, avec la star de cet album : le sixième épisode. Une bataille titanesque entre Wonder Woman et une équipe composée de certains de ses pires ennemis. Spectaculaire et parfaitement chorégraphié, il illustre que si Wonder Woman est puissante, elle incarne surtout la compassion et l’amour (elle chante la vie, elle danse la vie… elle n’est qu’amour !) y compris envers ses adversaires.
En bref, que vous soyez familier du personnage ou que vous la découvriez, ce récit est une excellente porte d’entrée. Une version de Wonder Woman qui fera date.