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Zero
7.8
Zero

Manga de Taiyō Matsumoto (1991)

Zéro de Taiyô Matsumoto est l’histoire de Miyabi Goshima, l’indétrônable champion du monde des poids moyens. Goshima est trop fort, entre ses mains tout se transforment en bouillie, c’est sa malédiction. Il ne peut pas vivre en dehors du Ring et aucun adversaire n’est suffisamment fort pour l’affronter. « Les gens trop forts rendent tous les autres malheureux. » « Tu ne dois pas monter sur le ring. Parce que ça déséquilibrerait tout. Tu te retrouverais tout seul. » Voilà le pronostique. Que reste-t-il à espérer lorsque l’on n’a plus rien à prouver ? C’est Travis Bal, un jeune boxeur prometteur qu’éveille la flamme du champion apathique. Travis est très fort, si fort qu’il a déjà tué sur un ring… Peut-être pourrait-il enfin détrôner Goshima. C’est l’adversaire idéal, vitesse, force, énergie… Rien ne pourrait l’empêcher de décrocher le titre détenu par Goshima depuis 10 ans. Mis à part … L’expérience ? Pour Goshima c'est un facteur mineur, de plus il commence à se faire vieux. Non il y a un domaine sur lequel Goshima surclasse toute catégorie …


Presque tous les personnages de Matsumoto sont des antihéros définis de manière archaïque, comme blanc et noir dans Amer Beton. Pour autant ce n’est pas le traitement qu’il réserve à ses personnages travaillés en profondeur évincés par leurs singularités. Qu’on adhère aux faits d’armes des personnages ou pas, on finit presque toujours par s’attacher à eux, les bons comme les moins bons. Matsumoto n’hésite pas à surjoué les cadrages et les perspectives, a zoomé où l’action dantesque dépasse le cadre. Comme pour nous dire « c’est trop grand pour qu’on puisse voir ». La lecture haletante et presque épuisante tant l’action est ressentie. J’étais là, spectateur ostentatoire du tragique épique.


Ici Goshima n’a plus rien à prouver, il est trop vieux pour ce sport, sa carrière ne demande qu’à se finir. Travis est jeune et a tout pour avoir le titre. Alors autant que tout ça se fasse en grande pompe !

SamuelClaeys
8
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le 29 mai 2019

Critique lue 239 fois

Samuel Claeys

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