"Mon daron t'a emmené deux ans de suite faire du ski du coup je voue ma vie entière à réunir tout un concile de putains d'enfoirés pour ruiner la tienne quoi que tu fasses, où que t'ailles." Fair play.
Encore une histoire qui n'aurait pas eu lieu si on avait appelé Pascal le grand frère direct pour lui faire faire un saut à l'élastique dans les gorges du Verdon, histoire de lui montrer que la vie c'est chaud des fois et qu'il faut respecter, t'as vu.


Non mais sérieux, ils ont appelé un gamin de SEGPA d'Aulnay-sous-bois pour écrire le scénar ou bien ?


Et puis on pourrait se dire que le scénario est bidon mais bon, c'est un James Bond, on peut toujours trouver notre réconfort dans les scènes d'action. C'est mort, frère. Même ça ils y arrivent plus. Genre la scène du train avec l'espèce d'Astaroth des Gardiens de la Galaxie où les mecs font genre ils se battent mais tout ce qu'ils font c'est péter la marqueterie ou s'attraper par les épaules. Quel genre de babtou a chorégraphié cette merde ? C'était la maquilleuse ou quoi ?
Et le problème c'est que cette scène de merde est totalement symptomatique de tout le film. Ca fait genre "on est vénère, nous cherche même pas" mais t'as juste l'impression de voir des mecs en cellules capitonnées insulter le mec qui vient leur apporter à bouffer de l'autre côté de la porte. C'est inoffensif à souhait. Ca pourrait être estampillé Disney que ça m'étonnerait même pas.
Le Tintin de Spielberg était plus énervé que ça pour le coup, et je rigole même pas. Hunger Games, que j'ai vu dans la foulée et qui était tout aussi merdique mais pour d'autres raisons, était plus subversif et lâchait des bombes sur des gosses.


Le problème de ce film (et des James Bond en général) c'est qu'il est à l'image du personnage : propre sur lui. Jamais rien qui dépasse, jamais une goutte de sang ou un os qui se pète, jamais de réel danger en perspective... Et du coup ça aide pas à créer de la tension ou un quelconque suspens. Même quand le mec tombe d'un étage, il atterrit assis sur un canapé. Payes tes enjeux, frère. A ce titre là, mettez nous direct la scène de fin au début comme à la bonne vieille époque de Daredevil et montrez nous ensuite par quel enchainement de gags de merde il en est arrivé là.
Et le truc marrant c'est qu'ils auraient limite pu le faire, parce que le film est truffé de moments méta qui te font croire qu'ils se rendaient compte de la mascarade qu'ils étaient en train de mettre en oeuvre et qu'ils se foutaient eux-mêmes de la gueule de leur film. Genre la scène où la grosse bagnole de Bond est coincée derrière la Fiat 500 dans la petite ruelle qui à elle seule résume l'entièreté du film ou encore cette réplique "on est censés être impressionnés, là ?".


Même visuellement, y'a plus rien à graille. Finie la belle photographie ou les enchainements de décors oufs de Skyfall qui donnaient une atmosphère au film qui, même s'il restait plus que classique dans sa forme, avait au moins le mérite de faire voyager pendant les deux heures qu'il durait. Là, passé la scène d'intro, c'est fini. Le film n'a aucune identité et se contente d'enchainer les situations sans faire attention à là où il met les pieds, ce qu'il va filmer, comment il va le filmer. Le mec aurait filmé direct les 150 pages de son scénario, c'aurait été la même chose.
Je parlerai même pas du générique anti-épique jusqu'à l'os qui annonce clairement la fragilité de ce qui va suivre.
C'est quand même triste quand on sait qui est à la tête de tout ça.


Niveau acting ça sent bon les épices aussi. Tout le monde fait ce qu'il sait faire de mieux, dans sa petite zone de confort. A ce titre on pourra au moins dire que c'est pas un film à Oscars où les mecs se sentent obligés de perdre 50 kilos, chopper volontairement la gonorrhée ou devenir réellement homo pour se mettre dans leur rôle. Ici rien de tout ça. On a droit à Léa Gaumont Pathé Seydoux qui fait ce qu'elle sait faire de mieux : cachetonner tranquillement. Daniel Craig qui fait sûrement ce qu'on lui a demandé de faire mais qu'il sait bien faire aussi : rien. Christoph Waltz qui fait le nazi, comme d'hab. Monica Bellucci qu'est bonne mais bon, faut pas trop lui en demander non plus du coup on lui donne juste deux scènes. C'est clairement pas ce film qui va bousculer les codes niveau jeu d'acteur. Même Johnny Depp que j'aime pas fait au moins l'effort de se tartiner la gueule de fond de teint à chaque rôle pour qu'on croit que c'est quelqu'un d'autre. Sauf qu'il y a ton nom sur l'affiche, fils de lâches.


Putain, c'est chaud.
J'en attendais pas grand chose mais arriver à un tel niveau d'indigence ça relève de la prestidigitation.

Daftwolf
3
Écrit par

Créée

le 8 déc. 2015

Critique lue 435 fois

5 j'aime

3 commentaires

Jon Talbain

Écrit par

Critique lue 435 fois

5
3

D'autres avis sur 007 Spectre

007 Spectre
guyness
5

Les archives James Bond, dossier 24: La menace fantôche

Quotient James Bondien: 5,83 (décomposé comme suit:) BO: 6/10 Thomas Newman est sans doute victime ici du syndrome "Skyfall 2", qui saisit également le reste de la production. Lui au moins...

le 28 mai 2022

172 j'aime

49

007 Spectre
Fritz_the_Cat
5

Crise de la quarantaine

Malgré un univers codifié depuis quatre décennies, donner un avis partagé sur Spectre demande pas mal d'explications. Du coup, soyez prévenus, j'ai opté pour un texte contenant son lot de spoilers, y...

le 11 nov. 2015

110 j'aime

13

007 Spectre
Bondmax
7

Bond of Brothers

The Dead are alive. Voilà la phrase qui apparait à l’écran juste après le gunbarrel de retour au début du film. The Dead are alive, rien de plus normal lorsque l’on voit que le spectre des figures...

le 30 oct. 2015

85 j'aime

29

Du même critique

Ma vie avec John F. Donovan
Daftwolf
3

mdr qui a fait ça ?

Film testamentaire de toute une génération de pisseuses écervelées élevées au grain, abreuvées de Beverly Hills et autres niaiseries, et dont le seul rêve était d'entretenir une relation secrète avec...

le 14 mars 2019

39 j'aime

13

Sinister
Daftwolf
4

Critique de Sinister par Jon Talbain

Ce qui est marrant avec ce film c'est qu'à la révélation finale, t'as vraiment l'impression qu'on t'a pris pour une sombre merde, parce que toi, ça te paraissait évident depuis le début, tu savais...

le 9 nov. 2012

26 j'aime

3