Ne jamais proposer une partie de Monopoly, ça casse l'ambiance

La nouvelle production de J.J. Abrams est comme souvent, entourée de mystères. Le secret est entier, le suspense est immense et cela titille ma légendaire curiosité. Cette fausse suite de Cloverfield a tout de même; en dehors du titre; un lien particulier. Alors est-ce un nouveau coup de maître du nouveau golden boy hollywoodien où une arnaque du niveau d'un Eli Roth ?


Après avoir trop regarder son portable, au lieu de la route, Michelle (Mary Elizabeth Winstead) va finir dans un fossé. Par chance, elle va être sauver par Howard (John Goodman), qui va gentiment l'enfermer dans une pièce. Elle va réviser son manuel du parfait MacGyver, mais Howard est un ancien marine et va la remettre à sa place. Mais qui est vraiment Howard ? Son sauveur où un psychopathe ? Les extraterrestres ont-ils vraiment envahi notre monde ? L'air est-il devenu irrespirable ? Pourquoi le rideau de douche d'Howard est un canard ?


On va avoir la réponse à toutes ces questions à la fin, sauf celle du rideau de douche, qui est surement un hommage à Howard the Duck, en voici les preuves irréfutables :



  • John Goodman se prénomme Howard

  • le canard est redevenu tendance depuis son apparition dans Les Gardiens de la galaxie

  • J.J. Abrams produit ce film, comme George Lucas était le producteur de Howard the Duck, sans oublier que J.J. a repris la franchise Star Wars.


Grâce à moi, après avoir vu le film, vous aurez toutes les réponses. Ne me remerciez pas, tout le plaisir est pour moi.


Enfin bref, passons à ce huis-clos pas vraiment oppressant. Après nous avoir démontrer que tapoter sur son portable en conduisant, c'est dangereux. On va aussi découvrir qu'être une femme seule dans la nuit sombre et obscure, ce n'est pas si facile. Dans ce monde, où le mal est souvent représenté par le mâle, notre pauvre héroïne va se retrouver entrent les griffes d'un psychopathe paranoïaque et susceptible, à moins que cela soit un bon gros nounours un peu grognon, suspense.


La subtilité n'étant pas le point fort du film, on peut aisément se douter, qu'Howard (John Goodman) était à la poursuite de Michelle (Mary Elizabeth Winstead) et il voulait en faire sa captive. Mais comme pour chaque question que va se poser le spectateur, on va avoir une réponse. S'il a fait tout cela, c'est pour son bien, crédible ? Pas vraiment. Généralement, on ne balance pas une personne dans un fossé pour son bien, surtout qu'elle risque de ne pas ressortir en un seul morceau. Par chance, elle a juste une jambe un peu abîmé et un peu de sang sur son cuir chevelu. Mais bon, Howard est un peu pataud et ne semble pas très à l'aise avec les femmes, alors il a choisi de la bousculer avec sa voiture, pourquoi pas, puis chacun son style. Par contre, est-ce vraiment sympa de la menotter ? Alors là, tout dépend. Il a peut-être découvert dans ses affaires, qu'elle appréciait le sadomasochisme et il a voulu lui faire plaisir. En tout cas, cela part d'un bon sentiment et Howard ne serait finalement qu'un bon samaritain, un brin maladroit. Après quelques désagréments, il va prouver sa bonne foi en lui permettant de se doucher et lui présenter Emmett (John Gallagher Jr.), son voisin de cellule, euh pardon, son voisin de pallier, autant pour moi. Howard se montre plus détendu et moins timide, tout se passe bien à l'intérieur de ce bunker. Ils partagent les dîners, matent des films et font des puzzles, c'est presque un camp de vacances.


Malgré tout, l'ambiance n'est pas à la fête, sauf pour Howard qui remue son gros popotin après avoir mis un bon son dans son Jukebox. Michelle et Emmett ne sont pas dans le même état d'esprit, à moins que tout simplement, cela ne soit pas de bons vivants. Après, je veux bien admettre que d'être enfermé contre son gré, cela ne rend pas vraiment joyeux, mais au moins, ils sont en vie. Le problème, c'est que Howard a des sautes d'humeur, est-il bipolaire où souffre-t'il de la disparition de sa fille Megan, dont il parle constamment, suspense. Surtout qu'il semble être un adepte des théories du complot, tout en nourrissant une peur des pays ennemis, tel la Russie et la Corée du sud où nord, il ne sait plus vraiment. Il est un brin paranoïaque et semble se replier sur lui-même. Cela nourri son état psychologiquement instable et comme il ne peut pas prendre l'air pour s'aérer l'esprit, cela ne semble pas lui faire du bien.


Les ficelles sont convenues. Certes, on va être surpris, grâce à diverses révélations remettant en cause la plupart de nos convictions et donc celles de nos héros. Mais cela ne rend pas pour autant le film oppressant et le suspense se résume à : la terre a t'elle été vraiment envahi par les extraterrestres ? Pour obtenir la réponse, il faut attendre la fin et on va être plus que déçu. Non pas que la révélation ne soit pas satisfaisante, mais la manière est assez lamentable. Apparemment, Dan Trachtenberg (dont c'est le premier film) était plus à l'aise entre quatre murs. Il y avait pleines de bonnes petites idées, mais l'exécution se révèle laborieuse et prévisible. On peut faire le parallèle avec deux films sortis récemment, Room où le film ne perd pas trop de sa force en sortant de la fameuse pièce, où encore Midnight Special dont la fin pouvait gâcher le plaisir ressenti durant la séance. On pense aussi à l'excellent Misery, ce qui semble être une bonne référence, sauf que 10 Cloverfield Lane ne réussit, ni à être angoissant, ni à offrir une fin satisfaisante.


Avec un budget de 5M, J.J. Abrams n'a pas pris un gros risque et son nom, tout comme la promotion autour du film, lui permet d'être bénéficiaire avec déjà 45M rien qu'aux USA. Il a aussi eu la bonne idée de prendre John Goodman dans un rôle ambigu. Il est parfait, tout comme ses deux camarades Mary Elizabeth Winstead et John Gallagher Jr. Dommage que cette bonne idée, ne soit pas bien exploitée. C'est une déception.

easy2fly
4
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le 21 mars 2016

Critique lue 363 fois

Laurent Doe

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