127 Heures est une "True Story de Ouf" sur Aron Ralston qui, lors d'une session de trekking sauvage, s'est retrouvé avec le bras coincé par un rocher pendant 5 jours, sans portable et sans avoir averti qui que ce soit de son périple. Il y a donc 3 éléments qui se font remarquer dans le film.


D'abord les paysages magnifiques. Le Blue John Canyon est bien filmé, les scènes avant l'arrivée du rocher donnent envie de faire de la randonnée. Le montage rapide accentue l'impression de fuite en avant impulsive et joyeuse tout en soulignant tous les trucs auxquels Aron ne pense pas sur le coup alors qu'ils vont cruellement lui manquer. C'est une balade bien sympa, malgré quelques effets de style qui ne m'accrochent pas (les artefacts pour donner un faux côté "found footage" qui fasse jeune).


Ensuite il y a la survie. Aron qui réalise son problème, Aron qui cherche des solutions, Aron qui organise son quotidien. Il y a de bonnes choses, quelques mini évènements pour retenir l'attention le temps de quelques minutes. On a aussi une bonne mise en avant du problème de la soif, bien filmée, même si c'est au détriment de la faim qui n'est jamais abordée (question de priorité j'imagine). Je me demandais malgré tout comment faire tenir le film sur cette seule situation forcément statique.


C'est là qu'on arrive au 3e élément du film et celui qui me plaît le moins : une telle situation désespérée s'exprime par une remise en question du personnage, par de nombreux flashbacks pour indiquer tous ses bons moments et ses errements. Sauf qu'on apprend ses mauvaises décisions à l'instant où il les regrettent, ce qui ne me permet pas d'être aussi ému par son évolution qu'il le faudrait. Pire, j'ai trouvé cela pénible. C'était évidemment un choix attendu car le sujet s'y prête et qu'il faut bien renouveler l'intérêt de ces 5 journées sans bouger. James Franco fait un très bon boulot, aucun problème de charisme. Mais cette introspection est peut-être justement trop classique, ou peut-être trop facile, ou peut-être mal présentée, ou peut-être est-ce juste moi qui suis devenu insensible à cette situation précise. En tout cas cela n'a pas eu d'effet sur ma personne, cela implique donc que je me suis ennuyé. C'est vous qui voyez si ce genre de scène vous émeut ou pas.


127 Heures fait tout ce qu'il peut pour offrir quelque chose au spectateur. Beaux plans, montage travaillé, présentation d'un enfer carcéral en plein air, lutte d'un homme seul contre son environnement, tentatives pour étoffer son personnage. Les musiques sont très présentes et collent bien au film, autant quand il faut montrer la beauté de cette randonnée que quand le héros subit les affres de la Nature. Mais celle de fin m'a agacé et représente un peu ce que je n'aime pas dans ce film : en soi elle est bien, mais son côté "victoire émouvante" est très appuyé tandis que cette fin dure un peu pour bien montrer la réussite du héros. J'ai trouvé ça un peu trop sentimentaliste à mon goût, mais j'aurai pourtant dû m'y attendre. Est-ce parce que je me suis ennuyé dans la dernière partie ? Cela n'a sans doute pas aidé puisque j'attendais que le film se finisse, et pas par empathie pour le héros. C'était un concept ardu à mettre en place et Danny Boyle a fait du bon boulot, mais s'il m'a intéressé et parfois fasciné, il n'a pas réussi à jouer sur mes émotions.

thetchaff
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le 26 mai 2015

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