L'esclavage... pour le grand public
Ayant étudié l'esclavage à l'université, je suis assez calée sur le sujet et je dois dire que j'attendais beaucoup de ce film. On me l'avait vendu comme l'équivalent de "La liste de Schindler" mais pour dénoncer l'esclavage. Ajoutons à ça 3 oscars : tout pour annoncer un chef d'œuvre poignant. C'est un beau film, mais je dénonce les choix de scénario faits pour rendre le tout acceptable par le grand public.
Des gens qui sortent d'une salle de cinéma en plein film, ou qui se mettent à avoir envie de vomir, ou encore des sanglots qui dérangent les voisins, ça fait mauvais genre. Du coup, on nous montre l'esclavage certes, mais en version light, et on s'assure de préserver l'audience.
On a bien quelques scènes de viol, quelques scènes de punitions au fouet bien sanglantes, deux- trois pendaisons... Mais c'est déjà ignoble me direz vous ! Oui, c'est ignoble, mais encore très loin de la réalité de l'époque. Où sont les chasses à l'homme où les hommes blancs lâchaient les noirs en foret pour s'adonner a un massacre humain ? Où sont les nurseries ou les bébés y étaient gardés pour éviter l'attachement à la mère ? Où sont les haras humains avec les étalons noirs et les jeunes filles à ensemencer ? Où sont les blancs qui violaient leurs esclaves pour vendre plus chers les rejetons ayant la peau plus clair ? Ou sont les hommes mutilés pour avoir essayé de s'enfuir ? Et ou sont les séances de marquage au fer rouge ?
Mais pourquoi demander autant d'atrocités à l'écran ? Pas par perversion, juste par honnêteté. Car l'esclavage filait la gerbe ! Ici, c'est à croire qu'on veut nous déranger un peu... mais pas trop non plus ! Hors on devrait sortir de la séance avec des larmes dans les yeux et mal au bide.
Ce n'est pas le cas avec 12 Years A Slave, vous pourrez dormir le soir, et même manger au McDo avant...