Adolescence, je brûle, je brûle, je brûle l'enfance pour toi...

Découvert à la fin de l'été 2010, sur Arte, 12 and Holding fut une bonne surprise et une agréable découverte de Michael Cuesta. Belle réalisation et belle représentation du monde de l'enfance. Le film ne se veut jamais complètement désespéré. Les moments de joie qui font pleinement partis de l'univers auquel les jeunes appartiennent au début du film ne nous trompent pas. Insouciance, curiosité, vitalité, amitié indéfectible... J'aime beaucoup la séquence du feu d'artifice. Intervient alors l'élément perturbateur avec la fin tragique de Rudy dans l'incendie de leur cabane. Le décès de leur ami les sort alors brutalement de l'enfance et de toute cette innocence. On découvre alors leur parcours et leur évolution décrits avec simplicité, sobriété, sans voyeurisme, ni vulgarité. Le film reste toujours très simple, presque enfantin. Il ne raconte pas vraiment une histoire, sinon leur histoire, c'est une tranche de vie, un éveil de conscience que Michael Cuesta arrive à capter avec poésie, sans faire de chichi ou tomber dans le pathétique. Leonard ne manquera pas de nous faire rire et de nous attendrir. Quelle superbe scène que celle où il s'essaie au jogging quand même. Malee est celle dont l'évolution est la plus surprenante, sa sensibilité et sa maturité surprennent ainsi que sa belle interprétation de Burnin' for you et sa relation ambigüe et pleine de désespoir à Gus interprété par le très bon Jeremy Renner. Et Jacob, perdu dans sa quête de vengeance et ses pulsions malsaines. Pourtant, il y'a encore cette innocence dans ses yeux, comme dans la scène finale où on le voit assis sur le pas de sa porte. Ou alors c'est tout simplement son détachement à la réalité, comme si en lui enlevant son frère jumeau, on lui avait enlevé une partie de lui-même. En réalité, ils ont tous perdus une partie d'eux-mêmes... Au revoir, l'enfance, bienvenue dans l'adolescence. C'est donc un très bon film sur la jeunesse, un fabuleux mélange d'innocence et de noirceur, drôle et émouvant sur cette passe difficile de l'existence. A la fois sensible et dur ici pour sa vitesse d'exécution. Avec en prime, une belle photographie et de bons choix musicaux.
Vino
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le 2 mai 2014

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