Il faut impérativement lire le livre avant!

Cette adaptation du célèbre roman d'anticipation de George Orwell est le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire quand on adapte un livre pour le grand écran.

Le livre de George Orwell fait partie des meilleures lectures qu'il m'ait été donné d'explorer. Un roman passionnant et terriblement anticipateur. Afin de rendre hommage à son auteur, l'équipe en charge du film a souhaité réaliser l'adaptation l'année durant laquelle se joue l'histoire. En fait, quand on voit ce film, on remarque qu'ils ont voulu respecter un maximum le roman original, mais ils se sont laissés piéger par un fond bien plus complexe qu'il n'y parait. Car ce qui prend tout son sens à l'écrit n'est pas forcément aussi sensé que cela à l'écran.

Si je n'avais pas lu le livre les jours qui ont précédé mon visionnage, j'aurai probablement eu beaucoup de mal à comprendre le contenu de ce film. Le livre nous fournit énormément d'explications qui sont primordiales à l'histoire. Chaque petit détail renforce ce sentiment d'impuissance face à Big Brother. Or, dans le film, les détails sont mis de côté et les 3/4 d'informations concernant la société instaurée par Big Brother sont à peine esquissés. De ce fait, il est nécessaire de lire le livre avant, et c'est ça qui est dommage, car quelqu'un qui ne connait pas l'œuvre écrite sera complètement largué et ne comprendra pas la moitié de ce qu'il se passe à l'écran. Or, une adaptation est censée cibler tous les publics, pas seulement les aficionados du roman d'Orwell.

Par ailleurs, même si on tente de nous relayer les informations importantes à l'aide de voix off, cela ne suffit pas à rendre l'histoire claire. Dans le livre, quand un passage complexe apparait, on peut relire le paragraphe plusieurs fois afin d'en comprendre toutes les subtilités. Au cinéma, c'est tout bonnement impossible (sauf chez soi avec la télécommande du lecteur DVD). Le simple fait de transposer les mêmes dialogues à la lettre ne suffisent pas à faire un bon film. Pire encore, la dernière partie du film, qui est quand même censé être un des moments les plus puissants de l'histoire, se révèle être complètement plate et filmée de manière mollassonne. Le rythme est complètement anesthésié et on finit par décrocher.

Dommage, car dans son ensemble, le film propose de bonnes idées, comme les scènes de rêves ou l'incroyable prestation de John Hurt. Un remake, réalisé par Paul Greengrass, est en préparation. Je pense que c'est une erreur, car 1984 est le parfait exemple du livre inadaptable. C'est beaucoup trop riche et complexe pour être adapté en un seul long-métrage.