Des scientifiques Indiens ont relevé d’étranges éruptions solaires, “les plus grandes qu’est connu l’humanité.” Ces éruptions provoquent une modification de la composition des atomes (en gros) ce qui provoque un réchauffement du centre de la terre et, par la suite un effritement de l’écorce terrestre. L’humanité est donc en danger de mort, 2012 nous conte ses derniers instants. En 10 minutes tout le scénario est planté, tout est dit, Hollywood a une vision simple de l’évènement: les plus riches survivront et repeupleront la terre. Commence alors une gerbe constante d’effets spéciaux tous plus somptueux les uns des autres qui vient submerger l’écran durant 2h.
Tout s’enchaine à une vitesse affolante, ne laissant à aucun moment le temps à une quelconque histoire de se mettre en place. Le scénario est même trop bien écrit devenant ainsi non naturel. Tout est structuré, chaque élément important est mis en évidence de manière grossière ne laissant aucune liberté visuelle au spectateur. Le réalisateur a bourré son film de nombreuses petites phrases ou scènes dont le comique apparait ici totalement décalé. Même en pleine destruction de la terre, lorsque le sol commence à s’effriter sous leurs pieds, les personnages trouvent tout de même le temps pour rire ou pour parler d’argent, de voiture et de femme… Telles sont les dernières discutions des personnages… Rabaissant ainsi totalement son film, le réalisateur choisi ainsi la route de la simplicité et de l’accessibilité. 2012 tente donc de s’adresser à tout les publics, perdant ainsi toute sa valeur scénaristique; il est difficile de croire au chaos lorsque tout le monde est d’humeur “festive”…
On atteint ici des sommets dans le conformisme et le manque de charisme total. Totalement ancré dans l’idée du Rêve américain, ce film est bourré de bonnes intentions, de sentiments nobles et chrétiens, d’amour fraternel et familial, bref c’est le chaos mais tout le monde s’aime, personne n’hausse le ton et même quand ils jurent, les personnages utilisent de beaux gros mots pas grossier du tout du tout du genre: “zut, mince, crotte de bique…”. J’exagère certes, mais ça reste tout de même totalement ridicule. C’est déprimant de voir à quel niveau basique et attardé est Hollywood.
Les scènes catastrophes sont d’une part magnifique techniquement parlant mais d’autre part totalement risible dans le jeu d’acteur. A aucun moment les personnages ne parviennent à nous transmettre leurs peurs. Au final, toute les sensations de 2012 sont produite par la musique et l’image, l’acteur n’est ici qu’un pantin. C’est donc aux antipodes du cinéma “classique” que 2012 se place. On commence cependant à être habitué par Hollywood dont la spécialité est donc la forme au détriment totale du fond.
Le film regorge de scènes totalement hallucinantes tellement elles sont décalées de la réalité. Ex:
- les personnages parviennent à trouver un énorme avion pour quitter une ville vouée à la destruction. Au lieu de penser à remplir cet avion avec des passagers, les personnages discutent des voitures de collections entre-pausées dans la soute de l’avion.
- la blonde du film, alors qu’elle est prête à monter à bord d’une navette, voit son chien-chien sur l’autre quai et l’appelle désespérément. (sur fond de musique classique grandiose). Le pire de cette scène c’est qu’elle montre que seul le chien parviendra à rejoindre l’arche à temps, alors que des centaines d’humains resteront à quai…
Parlons de l’image donc, contentons nous de ça. De manière indéniable les effets spéciaux vous en mettront plein la vue. Chaque paysage est retouché, retravaillé et au final plus de 80% du film est fabriqué avec ces effets auxquels ils ont ajouté 2, 3 guignols qui gigotent devant un écran vert et un scénario bidon à coté du potentiel de l’histoire. Voilà donc ce que l’on retiendra de 2012… une belle, même très belle chiasse indigeste sortit tout droit d’un cerveau formaté et formateur. Ne vous laissez pas endoctriner par ces valeurs chrétiennes et capitalistes et surtout, surtout, n’allez pas donner de votre argent pour financer ces distributeurs de merde retouché sur Photoshop.