Oui, 2012 est très con. Oui, 2012 a fait partie de cet incroyable engouement médiatique, télévisuel, culture, et consorts visant à nous faire croire que la fin du monde, c'était pour cette année. Oui, 2012 a des petits airs de The Day After Tomorrow. Et oui, je vais quand même faire remonter un tout petit peu la moyenne de ce film.

Bien entendu, c'est du Roland Emmerich et il ne faut pas s'attendre à un film profondément intelligent. Bien sûr Emmerich, c'est un peu le gars qui compte sur l'action et ses effets spéciaux uniquement pour nous en mettre plein la vue. Ce n'est pas sur l'histoire qu'il faudra compter, classique dans sa narration et dans ce type de films dont Emmerich nous a fortement habitué. En fait, au finale, c'est une oeuvre qui comporte l'une ou l'autre bonnes idées, jamais totalement exploitées, limitées par le fait qu'on est dans le blockbuster bourrin.

Ce qui me gène avec les effets spéciaux, c'est qu'ils sont too much. A force de vouloir en mettre plein la vue, on finit par ne plus y croire. L'action est parfois vraiment de trop, tous ces buildings, ces vagues de plus de huit kilomètres de haut, ces super-volcans et toutes les incohérences que cela peut parfois entrainer dans des situations de survie de nos héros... D'autant que j'ai l'impression que dans cinq ans, le film prendra un fameux coup de vieux à ce niveau. Mais dans l'ensemble, avec toutes ces séquences d'action entrecoupées par les banalités de conversations d'usage des personnages, le film ne manque pas d'un certain rythme. Je craignais ne pas voir les 2h30 passer, mais finalement, ça a été sans soucis.

On le doit certainement aussi à la qualité (pour une fois) du casting. John Cusack est assez crédible dans son rôle et en plus, Emmerich s'offre quelques seconds rôles intéressants comme Danny Glover ou encore Chiwetel Ejiofor. Ce ne sera évidemment jamais un film référence chez eux, mais on sent quand même des acteurs à fond dans leur rôle et le prenant au sérieux. Amanda Peet ajoute le charme nécessaire et enfin, Woody Harrelson tient un petit rôle assez sympa de taré. Bref, plutôt agréablement surpris des acteurs, qui généralement m'ont toujours l'air bien cons dans ce genre d'oeuvres.

Bon malheureusement, ça arrive quand même parfois avec ce scénario qui n'évite pas les clichés du genre. Le truc bien saoulant par exemple est cette volonté de faire réunir d'un coup la famille autour du héros Jackson. Ce type s'est apparemment jamais occupé très bien de ses gosses, son ex-femme a un mec avec qui tout semble aller bien et à peine ce dernier disparait qu'elle pense déjà à retrouver son ex-mari. Et je tiens à signaler que le nouveau compagnon est présent quasiment tout le film et est un personnage assez important dans l'histoire. Il y a évidemment pas que cela, mais je voulais mettre en exergue ce point. Un autre est par exemple, les éléphants et les girafes transportées en hélicoptère, pendues dans le vide, dans l'Himalaya comme si ces bêtes pouvaient supporter cela.

Côté bonnes idées, je dirais qu'il y a par moments des bonnes doses d'humour. C'est bien la première fois d'ailleurs qu'un blockbuster de ce type m'arrache un franc rire après une réplique : "Wow, that is a big plane." Réponse: "I know that is Russian." avec un bon gros sous-entendu. Ca apporte de temps en temps un peu de légèreté à ce film. Je trouve aussi qu'on est dans un film qui n'est pas non plus à la toute-puissance des USA, mais que c'est dans un travail commun que les peuples peuvent se sauver. Sans la Chine, les arches n'auraient pas été construites. L'oeuvre surfe évidemment sur la fameuse histoire de Noé pour voir l'humanité sauvée.

Bien sûr, il a parfois une forme de naïveté et d'optimisme exacerbé que l'on retrouve chez Emmerich, mais également dans le personnage du héros. Alors, oui au final, l'oeuvre est franchement moyenne, voire même fort médiocre, mais elle se laisse regarder, n'est pas tout le temps mauvaise et possède assez de ressources que pour se voir en entier. En fait, plus il avance, plus Emmerich fait des films moins mauvais. Non je déconne, il y a 10000 qui est fort récent.
batman1985
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vus en 2014 et Vus en 2017

Créée

le 23 déc. 2012

Critique lue 339 fois

3 j'aime

1 commentaire

batman1985

Écrit par

Critique lue 339 fois

3
1

D'autres avis sur 2012

2012
Otakiron
2

2012, le film catastrophe catastrophique.

Ceci est une critique politiquement incorrecte, disgracieuse, absolument pas objective, avec une once de relents rageux envers une production indigne du septième art. Je spoil mais de toute façon il...

le 9 mai 2010

95 j'aime

28

2012
Torpenn
3

Eschatologie scatologique

Mes lecteurs assidus ont peut-être été surpris par ma gentillesse incompréhensible envers le dernier grand succès de Roland Emmerich, Le jour d'après... Je me rends compte aussi combien je suis...

le 5 juin 2012

69 j'aime

33

2012
Ghadzoeux
7

Critique de 2012 par Ghadzoeux

J'avoue, ce genre de film me plait. Je suis pourtant relativement d'accord avec beaucoup des critiques qui lui sont faites, mais je n'arrive pas à me détacher de films comme celui-ci. Pour moi c'est...

le 8 mai 2010

53 j'aime

6

Du même critique

Manhattan
batman1985
5

Je n'accroche décidément pas...

Je vais certainement me faire encore des détracteurs quand j'attaque du Woody Allen et notamment un des film important du cinéaste. Je vais pourtant tenter, une fois encore, d'expliquer ce qui ne me...

le 8 juil. 2012

49 j'aime

1

La dolce vita
batman1985
5

Critique de La dolce vita par batman1985

Ah cette Dolce Vita, dur dur de passer à côté quand on se dit cinéphile. D'autant que la réputation de ce film est grande. Récompensé par une palme d'or à Cannes, l'oeuvre de Fellini est un...

le 6 mai 2011

43 j'aime

3

Le Grand Rasage
batman1985
9

Critique de Le Grand Rasage par batman1985

Voilà probablement l'un des plus grands court-métrage de tous les temps! Une oeuvre formidable de quelques minutes qui dénonce, sans jamais qu'on ne la voit, la guerre du Vietnam. Pas une seule...

le 6 mai 2011

40 j'aime

4