2046 est un film pseudo-futuriste réalisé par Wong Kar-Wai. Bien qu'il ait remporté un certain succès critique en Europe et à Hong Kong, la séquelle spirituelle de In The Mood For Love est loin de l'égaler.
Un mot de contexte, 2046 est un projet sur lequel Wong Kar-wai a planché pendant des années et des années, le tournage était interrompu par manque de fonds puis reprenait 6 mois plus tard. Le projet a même été mis de coté un temps, Wong Kar-wai se lançait dans un autre film et ensuite on recommençait. Ces pauses ont ainsi donné naissance à In The Mood for Love, rien que pour ça, ça valait le coup.
Pour ce qui est du coté narratif, c'est relativement linéaire avec de temps en temps une évocation à sa fiction futuriste de l'année 2046 à bord d'un train qui l'amène vers ses désirs, ses souvenirs. Les dialogues sont pas géniaux, il y a un paradoxe entre l'épopée romantique qui reste assez obscure et masquée pendant une grande partie du film et les scènes qui s'inscrivent dedans, qui font preuve de beaucoup plus d'exposition. J'ai trouvé ça dommage. Les thèmes abordés sont les même que d'habitude avec Wong Kar-wai c'est à dire l'amour tragique, la recherche de ses propres désirs, la solitude, la mélancolie du passé qu'on ne parvient pas à récupérer.
Au niveau de la cinématographie ça reste beau, dans les tons, ça cherche des couleurs riches comme dans In the Mood For Love mais il faut bien comprendre qu'on est au début des années 2000 donc du numérique et qu'en le regardant aujourd'hui, le film souffre cruellement des balbutiements en la matière. La correction des couleurs est faite un peu à la truelle, ça pousse pas la boucherie jusqu'à Vidocq mais on est dans les tons de Mullholand Drive ou The Foutain.
Les acteurs sont bons, clairement pas de faux pas de ce coté là, Tony Leung en particulier, égal à lui même porte le film sur ses épaules.
Dans l'ensemble, ce n'est pas le meilleur film du réalisateur et ça valait peut être pas d'y passer 5 ans mais ça reste tout à fait correct pour le public approprié.