Tempête de boulets géants !
Désormais, on s'attaque aux séries des années 1980, et il est heureux de voir que seul le thème (à savoir l'infiltration de jeunes dans des milieux d'ados) a été conservé. A part ça, on y retrouve la patte de Jonah Hill, qui en plus de jouer, produit et scénarise, avec un Channing Tatum que l'on ne pensait pas pouvoir en donner autant dans la déconne, car le film lorgne pas mal dans les ambiances eighties avec le concept fraternel du Buddy, les explosions gigantesques et les clichés que cette période nous a donnés.
Ici, les deux flics doivent se faire passer pour des frères afin d'entrer dans une lycée et de démanteler un trafic de drogue (au nom de Bordel, Merde, Putain, ou quelque chose comme ça) aux effets dévastateurs.
Franchement, je ne pensais pas rire autant à ce film qui, en plus d'enfiler des perles de vulgarité à faire passer Jean-Marie Bigard pour un poète, fonctionne sur le duo entre Tatum et Hill, qui sont très biens, même si pour ce dernier, on commence à un peu trop connaitre ses mimiques et son jeu un peu décalé. D'ailleurs, il est épatant de voir à quel point il a maigri depuis ses débuts chez Judd Apatow, c'en est épatant.
La patte Jonah Hill se ressent un peu trop, car seul le duo existe vraiment dans le film, tous les autres personnages sont survolés, excepté Ice-T qui joue l'inspecteur de police (cliché) et est très drôle lui aussi à force de hurler des insanités.
D'ailleurs, une des forces de ce film est de voir que les personnages ont l'air eux aussi de se rendre compte qu'ils sont dans une parodie d'un genre, comme va la démontrer une poursuite de motos contre une voiture où les héros vont tout le temps se demander si les véhicules n'explosent pas comme dans les films !
L'autre coup de génie est d'avoir pris des réalisateurs d'un dessin animé, Tempête de boulettes géantes, car le film est à la fois très coloré et utilise à certains moments des intertitres déjantés pour décrire l'effet d'une drogue dont les héros recherchent le dealer.
merci aussi pour l'utilisation du Cinémascope, rare dans une comédie, car l'image a une de ces gueules...
A cet instant de la critique, le film étant sorti depuis belle lurette, si on parle de 21 Jump Street, il est impossible de ne pas évoquer le caméo de Johnny Depp, qui reste à peine une minute, mais c'est peut-être son meilleur rôle depuis belle lurette car il a vraiment l'air de se marrer à rejouer une idole des années 1980, et sa tirade finale est ce que le film est ; une grande histoire d'amitié (comme pouvait l'être Supergrave, si on reste chez Jonah Hill) qui frise vers une ferme inconsciente d'amour.
Si je reprocherais à ce film de trop tirer la corde vers le duo Hill/Tatum, on passe un très bon moment, car les moments grivois sont légions, et la connerie fuse à tout va, tout en rappelant ces policiers des années 1980 où ça ne se prenait pas plus la tête que ça.