J'ai vu mon quotta de bouses et j'en ai aimées plusieurs, en général je suis vraiment pas snob: tant que j'ai été distrait et que j'ai un peu souri ça me va. Mais là franchement ce film est insupportable.

Comme dans le premier volet (2 Days In Paris) à première vue on dirait que tout le film est basé sur l'opposition frenchy crasseux VS new-yorkais sophistiqué. Pourquoi pas, ça peut être marrant!

Mais c'est un piège, le vrai sujet du film c'est les problèmes de couple de Chris Rock et Julie Delpy, et c'est là que, pour moi, tout s'est pété la gueule. J'ai pas envie de regarder un couple random s'engueuler pendant 1h30. D'autres critiques comparent Delpy à Woody Allen, j'y connais rien mais j'imagine que Woody Allen c'est un peu plus que des personnages irritants, creux et mal écrits. On dirait que pour Delpy un personnage de femme complexe avec un peu de nuance ça veut juste dire une meuf chiante. Marion (personnage principal) n'a pas changé depuis Paris, son personnage fonctionne pareil: elle traite les gens autour d'elle comme de la merde, elle ment, elle est d'une mauvaise fois épuisante, elle chiale, elle manipule. Et on nous la fait passer pour une grande maladroite, une grande sensible, pleine d'imperfections touchantes, mais il n'y a rien qui équilibre, pas un seul moment où elle est autre chose que pète couilles. Elle a un rôle clé: c'est elle qui fait le lien entre son mec et sa famille, Paris et New-York, que ça soit émotionnellement, au niveau de la langue (c'est la seule qui parle couramment les deux langues) ou culturellement (elle a vécu dans les deux villes). Et pourtant elle n'explique rien à personne, elle traduit que dalle, ou alors elle fait exprès de traduire comme ça l'arrange, elle est à l'origine de la quasi-totalité des incompréhensions entre les personnages de ce film et c'était déjà le cas dans le film d'avant (5 ans plus tôt!!!). Les quiproquos c'est marrant 5 minutes mais ça ne peut pas être la seule source d'humour du film.

Si son entourage était un peu sensé, s'il y avait quelques personnages intelligents, ça aurait pu être intéressant d'avoir comme héroïne une énorme connasse, ça aurait été un choix un peu audacieux, contrasté. Mais ça n'est pas le cas, les autres sont pareil, il n'y a aucune nuance. C'est juste des scènes chaotiques dans une famille moyennement dysfonctionnelle, qui ne nous dit rien, ne nous apprends rien, ne nous émeut pas. Même la mort de la mère de la famille est traité comme un sujet secondaire, aucune émotion juste une facilité scénaristique pour justifier le casting.

Mingus, le mec de l'héroïne, quel personnage creux! Il incarne le mythe du "bon renoi", intégré avec les blancs, bien sous tout rapport, fan d'Obama (sérieux...). Il y aurait de quoi rire de lui, son personnage est tellement engoncé dans un stéréotype que ça serait pas bien difficile de nous surprendre, mais que dalle. Il passe l'intégralité du film à être effarouché par les manières rustres des français et à s'engueuler avec sa meuf. J'attendais plus de ces engueulades: Marion a assez peu de considération pour lui, elle l’embarrasse en publique, lui ment, le manipule, le met à l'écart en traduisant mal voir pas du tout les échanges en français, mais à part être terrorisé par sa famille et s'en plaindre il ne dit pas grand chose.

Il y a cette scène vers la fin où Marion part dans une espèce de quête un peu mystique pour retrouver son âme qu'elle a vendu à un type pendant une performance artistique (mais quel enfer putain). C'est 10 minutes de Julie Delpy qui fait ses meilleurs yeux de chien battu et qui donne tout ce qu'elle a en terme de pleurnichade. Sans déconner j'ai dû faire avance rapide. Il n'y a pas une seule scène du film où on peut la trouver un minimum sympathique ni s'identifier à elle, ça ne marche pas de la faire pleurer pendant 10 minutes à la fin, ça ne provoque ni empathie, ni pitié, rien. Ça n'est même pas suffisamment surjoué pour pouvoir être grotesque, je crois que c'est sensé être une scène sincère mais c'est tout simplement mal fait. Marion et le type finissent par se battre, elle rentre chez elle bredouille après toute une nuit sans donner de nouvelles et tombe sur Mingus, il est fou d'inquiétude. Elle lui raconte sa nuit, la baston, et là Mingus sort de ses gonds. (Enfin!) Pourquoi? Il fait une crise de jalousie parce qu'elle a touché un autre type que lui. C'est la scène qui m'a achevé, après ça j'ai fait avance rapide jusqu'à la fin, l'espèce de réconciliation finale c'était trop pour moi.

Qu'est-ce que j'ai appris?

- C'est possible de broder 2 films qui tiennent uniquement sur des problèmes de communication et des personnalités toxiques et les gens trouvent quand même que ça ressemble à du Woody Allen.

- J'ai peu être été trigger par la ressemblance entre Delpy et une ancienne coloc pro du chantage émotionnel.

Vanessa-Enfer
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le 2 oct. 2023

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Vanessa-Enfer

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