Encensé par les uns, largement critiqué par les autres, 300 (2006) ne laisse personne indifférent, moi y compris ; en adaptant au cinéma la BD éponyme de Frank Miller, Zack Snyder, jeune cinéaste prometteur en devenir après son remake de l’Armée des Morts, gagna en notoriété avec ce second film, vecteur de nombreux débats.
Alors oui, le fond est manichéen au possible ; oui, 300 cumule bien des clichés et autres dialogues pompeux ; et enfin oui, on nous sert là un grand fourre-tout d’effets numériques… mais que c’est bon !
Le long-métrage est aussi grandiloquent que dantesque, et ne s’en cache à aucun moment ; visuellement, ça dépote grave, tout en s’accordant à merveille à une BO enchanteresse et une mise en scène jouissive.
En bref on tient là une épopée, certes courte, mais réellement grisante, nous offrant un spectacle grandiose, ni plus ni moins ; et si l’on passe outre les vices du scénario (la morale frisant le ridicule, les écarts historiques etc), déjà présents au sein de la BD originale, on accepte l’intrigue simpliste au possible, alternant entre scènes de batailles épiques et complots politiques à Sparte.
Concernant ce dernier point, il souligne la faiblesse du récit dans son ensemble, heureusement compensé par l’aspect guerrier du film (principal attrait de celui-ci, ne nous en cachons pas) ; côté casting enfin, même si l’on ne tient pas là des rôles pouvant prétendre à l’oscar, il faut bien reconnaître que Leonidas est campé avec brio par un Gerard Butler charismatique, tout en étant entouré d’une armée de corps bodybuildé tous relativement bien interprétés (Michael Fassbender !).
En clair, 300 est un péplum violemment somptueux (si l’on peut dire), brillamment mis en scène par un Zack Snyder unique en son genre ; on se réfère assurément à son style graphique impressionnant visuellement (comme dans sa mise en scène captivante), que l’on ne manquera pas de retrouver dans ses prochaines réalisations.
300 est donc un spectacle visuel et sonore dantesque au possible, mais dont les carences évidentes du scénario ne convaincront pas tout le monde, comme ses détracteurs peuvent en attester.