Dans une rue du Havre, la nuit, une femme se fait sauvagement assassiner, et pas un seul témoin, non seulement oculaire ni auditif, pour apporter un témoignage sur ce qui s'est passé ce soir-là. Une femme, jouée par Sophie Quinton, rentre de Chine et ne sait donc pas ce qui se passe tandis que son mari travaillait à ce moment-là.
Lucas Belvaux signe un film très intéressant sur la lâcheté ordinaire, et quelque part, met aussi le spectateur en scène en le questionnant sur ce qu'il ferait s'il vivrait la même chose. Cette femme est assassinée dans une rue où il y a des immeubles aux alentours, et il est impossible que ses cris n'aient pas alerté les gens qui y vivent, ou du moins une partie. C'est à cela que va tenter de répondre la justice et les policiers, lesquels semblent buter à un silence. Celui des gens qui baissent la tête.
Les acteurs y sont très intéressants, aussi bien Sophie Quinton qu'Yvan Attal, lequel semble émacié pour ce rôle, et à fleur de peau, et également Nicole Garcia qui incarne une journaliste qui trouve qu'il y a quelque chose qui cloche dans tout ça. Même si, en y réfléchissant bien, certaines clés sont données très rapidement.
La dernière partie du film, qui concerne la reconstitution, est à ce titre glaçante, replongeant pour un temps dans l'effroi qu'a été cette nuit.
Comme souvent chez Belvaux, la fin y est ambiguë, mais le film pose une question morale qui est très intéressante.