Trois panneaux. Un message. Le début d'une justice populaire mais encore pacifique.


La vie d'une petite ville du Sud des États Unis, bousculée par les panneaux installés par Mildred Hayes. Cette femme au sourire rare cherche vengeance ou du moins justice pour sa fille, violée mourante quelques mois auparavant.


Pourtant, ce n'est pas ici l'histoire simple d'une victime et de coupable. Dans cette ville pas si tranquille, tous les personnages sont à la fois coupables et victimes, touchants et condamnables. Et c'est l'une des grandes force du film qui tient sur ses personnages. Et les acteurs qui incarnent sans fausse note ce film chorale.


La mère vengeresse, l'inspecteur à bout de ressources, le flic bêta, l'ex-mari violent, le fils lassé... Grâce à des dialogues justes, les personnages nous montrent leurs failles. Le spectateur se rie de leurs blagues et de leurs absurdités. Alors que chacun cherche sa place. Tellement humain que l'on passe du rire au larme dans une série d’ascenseurs émotionnels. Et qui n'épargne personne, ni personnages, ni spectateurs. Nous prouvant qu'il est impossible de juger qui que ce soit.


La justice officielle ne peut plus rien. Alors, une interpellation publique devient-elle la solution ? Chacun a son mot à dire, dans cet espace où tout le monde se connaît. Mais si l'interpellation pacifique ne suffit plus ? Le chemin de chacun vers une envie de punir. Mais punir quoi et jusqu'où ? Pas de solution ici, ni de jugement extérieur ou divin. La seule justice est celle des hommes. Et des femmes. Le film illustre les quelques jours du basculement pour Mildred, au prisme de son entourage.


Au milieu des dizaines de films dont on sort en se disant : ''moui, c'était pas mal...'' et qu'on a oublié en quelques jours, Three billboards marque l'esprit. Agréable sensation que de sortir d'une salle avec le sentiment d'avoir enfin trouvé un film qui sait utiliser le langage cinématographique. Qui sait construire une histoire. Sans doute, le film a ses défauts. On le dira simpliste, mais c'est la beauté simple d'un conte moderne. Un conte sans morale autre que l'incertitude.


Louise Boutard

Luizette
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le 24 janv. 2018

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