3h10 pour Yuma, remake éponyme de l’original de 1957, a été réalisé par le méconnu James Mangold et porté par un casting alléchant voilà quatre ans, la même année qu’un certain Appaloosa ; et après confrontation entre les deux œuvres, il apparait que le poulain de Harris surpasse celui de Mangold en terme d’authenticité et de cohérence, 3h10 pour Yuma s’avérant être en effet plombé par des scènes peu tangibles et un scénario dans l’ensemble décousue.
Bien que non exempt de défauts, celui-ci constitue malgré tout un divertissement des plus convenable, un western sympathique en somme ; sa plus grande force réside sans surprise dans la qualité de ses interprétations, ainsi qu’en certains personnages.
De ce fait, Russel Crowe incarne un Ben Wade énigmatiquement charismatique, le bandit impitoyable se révélant être un protagoniste maniant aussi bien le colt que le dialogue, les références bibliques et un ton obscur ne cessant de parcourir ses paroles, le rendant d’autant plus saisissant.
Outre Wade, Dan Evans qui est aux antipodes de ce dernier était en tout point le rôle le plus complexe de par sa composition, et il advient que Christian Bale à parfaitement campé son personnage, dont les tenants et aboutissants psychologiques ne cesseront de justifier le déroulement de 3h10 pour Yuma.
Enfin, l’interprète tirant avec brio son épingle du jeu est sans conteste Ben Foster, celui-ci incarnant avec style l’excellent Charlie Prince, figure pleine de prestance et de fanatisme.
Cela étant dit, les qualités du long-métrage ne s’arrête heureusement pas à son casting, car celui-ci arbore une réalisation efficace en terme de décors et autres éléments de reconstitution de l’époque ; quant aux séquences d’action, elles sont à notre grand désarroi inégales, soulignant alors un peu plus le manque de logique et de réalisme criant de 3h10 pour Yuma.
Et pour en revenir à son intrigue, celle-ci laisse sceptique, sentiment qui n’aura alors de cesse de accroître tout au long du film ; ce jusqu’à son dénouement final, dont la superbe mise en scène (pas la longue fusillade le précédant) rattrapera avec peine l’incohérence totale planant sur celui-ci.
Pour conclure ce remake de James Mangold est donc à bien des égards décevant, dans le fond comme dans la forme, avec un scénario compilant les incohérences et une mise en scène visuelle pas toujours crédible ; cependant, il serait malvenu de ne pas citer la brillante composition de ses personnages phares, dont les interprètes n’auront alors de cesse de porter de leur mieux ce western au ton mi-figue mi-raisin.