McTiernan occupé, que va être le second Die Hard ? À peu près conforme à ce qu'on en attendait, le film de Harlin tente de se glisser dans le juste milieu inconfortable entre "suite fidèle" et "œuvre indépendante, mais pas trop, mais quand même créative hein parce qu'il ne faut pas se payer la tête de l'audience".


Ça marche bien si l'on regarde le film pour Willis. En ce qui concerne le reste, on agitera un mouchoir blanc à l'adresse des intermèdes comiques raffinés (dont McTiernan n'a pas transmis le secret à Harlin) et du genre "film d'action à maturation lente", que Die Hard 2 n'est pas du tout comparé à son prédécesseur puisqu'il plonge tout droit dans des scènes d'action où même la hiérarchie est dépeinte de manière bourrine - comme si l'on tenait trop à prouver qu'on saurait faire aussi badass que McTiernan.


Harlin s'en sort bien, mais sans plus, pour tenir le cap et proposer un sujet nouveau qui tienne la route - ou plutôt la piste d'atterrissage, puisque son scénario profite de l'aviophilie qui est dans l'air du temps pour se faciliter la tâche d'écriture.


L'esprit de la saga est conservé par petits bouts, en partie grâce à un second degré manipulé avec autant de précautions que de maladresse. Il fonctionne juste assez bien pour nous garder dans le bain, par exemple en conservant volontairement une dichotomie Méchants vs Gentils très marquée (jusque dans le générique et - malheureusement - dans la différence de précision à l'arme à feu), ou bien lorsque le personnage de Willis se demande comment ce genre de choses peut lui arriver deux Noëls de suite.


Décidément, McTiernan était imbattable, et cette insurmontabilité est sans doute à mettre au crédit de 58 minutes pour vivre, qui a d'ailleurs le bon goût de ne pas trop toucher à la cohérence chronologique, ce qui confirme respectueusement Piège de Cristal dans son statut de standalone (plutôt que de point de départ à une série). Seulement, on pouvait se montrer créatif autrement qu'en remplaçant le McTiernan non recyclable par du James Bond trop recyclé.


Quantième Art

EowynCwper
6
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le 26 janv. 2021

Critique lue 64 fois

Eowyn Cwper

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