Les fans de Martin McDonagh attendaient le réalisateur de pied ferme depuis la sortie de Bons Baisers de Bruges sorti en 2008, film ayant connu un joli succès. Et s'ils ont eu L'Irlandais, mis en scène par McDonagh frère, ce n'était sans doute pas suffisant. Mais 7 Psychopathes arrive en salles. Heureusement ? Pas si sûr.
En effet, 7 Psychopathes est loin d'être parfait et ses défauts faut penser à In Brugges mais à l'envers. Explications.
Le film se déroulant en Belgique bénéficiait d'une ambiance soignée et d'acteurs en forme. L'ambiance flamande fonctionnait à merveille mais on pouvait reprocher à Martin McDonagh de mettre un temps incroyable à poser ses personnages, temps pendant lequel il ne se passait finalement pas grand chose. On était heureux de voir un peu d'action finalement arriver à l'écran.
7 Psychopathes, c'est tout l'inverse. Le démarrage est sacrément intéressant mais le film va finir par s'enliser. Le réalisateur pose une galerie de personnages hauts en couleurs en commençant par un meurtre sanglant. Entre véritables personnages timbrés et ceux sortis de l'imagination de Colin Farrell, écrivain en panne d'inspiration, on se prend au jeu. Les textes affichés à l'écran et la mise en scène lorgnent du coté de Quentin Tarantino et tout le monde s'en donne à cœur joie.
Malheureusement, McDonagh ne sait pas quoi faire de tout ça. Enlisé dans un scénario bizarrement foutu, il décide de déplacer son action dans un désert... où il ne se passera rien jusqu'au dénouement.
Que le réalisateur soit empêtré dans son histoire ou qu'il ait vraiment eu envie de filmer des gens causant à proximité du Joshua Tree, on ne le saura pas. Mais à ce moment-là, le spectateur a décroché. Et même la fin qui tente de recoller les morceaux et de repartir dans ses délires ne parviendra pas à vous sortir de votre torpeur.
Les acteurs ont beau être bons, Sam Rockwell et Christopher Walken en tête, c'est trop tard. Bon Baisers de Brugges avait un problème de rythme au début du film et on venait à se réveiller à la fin, et le sentiment final n'en était que positif. Mais là, le film fait l'inverse et finit par faire naufrage.