Nouveau film de Martin McDonagh, 4 ans après le très prometteur In Bruges (Bon baisers de Bruges en VF), qui embauche une nouvelle fois Colin Farrell pour tenir le rôle de son personnage principal. Il s’entoure également d’un casting de choc : Christopher Walken, Woody Harrelson (qui nous avait déjà montré ses talents de psychopathe notamment dans Tueurs nés d’Oliver Stone), Sam Rockwell ou encore Tom Waits.


Un film dans le film

Procédé aussi appelé mise en abyme (représentation d’une œuvre dans une œuvre de même type) ce film dans le film (ayant d’ailleurs tous deux le même titre Seven Psychopaths) est la trame principale. Si on poussait l’analyse plus loin, on pourrait se demander s’il ne s’agit tout simplement pas de l’histoire vraie du réal. Surtout quand on sait que Martin (Marty ?) McDonagh a écrit la trame du scénario en 2008 en même temps que celui de In Bruges. Mais point de serial killer dans la genèse du film, McDonagh a tout simplement préféré s’essayer d’abord à un film plus conventionnel alors que le scénario de Seven Psychopaths était plutôt compliqué à retranscrire en termes cinématographiques pour une première expérience.

Le scénario est en effet complexe, les histoires se croisent, se recroisent. Marty, plutôt non violent et dépassé par les événements actuels qui s’abattent sur lui, imaginerait (pour son propre scénario) une fin où ses personnages se poseraient dans le désert pour tout simplement discuter évitant ainsi une scène de massacre sanglant. Et l’image d’après… nous retrouvons nos personnages tranquillement installés dans le désert à discuter du sens de la vie en faisant frire des marshmallows autour d’un feu de camp. Mais c’est sans compter sur l’imagination fertile de Billy, qui s’avère être un véritable psychopathe dans tous les sens du terme, qui nous narre sous forme de flash /voix off sa scène de fin ultime : une magnifique fusillade tournée à la Ed Wood dans un cimetière avec bien entendu beaucoup d’armes et beaucoup d’hémoglobine.

Malgré la violence de certaines scènes, la base du film est l’amitié, l’amour… L’amitié indéfectible entre Marty et Billy est un des fils conducteurs tout au long du film, à la fois rapport de dépendance affective, réellement profonde mais aussi saupoudrée de pardon avec une pointe de colère. L’amour inconditionnel est également présent à travers le personnage de Hans mais aussi via l’histoire entre Charly et son chien Bonny.


Violent, barré, marrant et pourtant émouvant

Qui dit psychopathes, dit forcément violence ! Et violence il y a, scène de torture, scène d’exécution, vengeances, fusillades infernales, mais avec toujours (si je puis dire) une dose d’humour. Ici on est pas dans de l’horreur bête et méchante à la Saw et consorts où le but ne réside qu’en une simple surenchère de sang et de scènes dérangeantes. Ces psychopathes revêtent d’une double casquette : leur casquette « je suis un tueur » et leur casquette « je suis un homme ». Les personnages ont une certaine profondeur, leur histoire est détaillée de sorte qu’on s’attache facilement à eux et on découvre au final une nouvelle facette : le psychopathe au cœur tendre.

L’humour est omniprésent ! (ne perdons pas de vue que c’est une comédie). Que ce soit de par les dialogues (tellement bien écrits et hilarants), de par les situations (une escalade de situations improbables, déconcertantes, comique de répétition et j’en passe), de par la folie des personnages (tous plus loufoques les uns que les autres). A noter le jeu des acteurs absolument bluffant, juste, sans tomber dans le surjeu et pourtant autant dire que la frontière était mince.

Ce film est en fait, en raison de ses personnages et de la tournure qu’il prend, un véritable hymne à la vie et une lutte contre soi-même. Marty trouve enfin l’histoire de son film que nous découvrons dans une fin plus qu’émouvante littéralement dictée par la voix de la sagesse et mise en scène d’une façon tout à fait intelligente renforçant ainsi le coté dramatique.

Une belle découverte pour moi.
Dorothée_Lauren
7

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le 9 févr. 2014

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