Une relation avec son bouquiniste, c'est plus possible via Ebay... pourtant j'ai essayé.

84 charing cross road est un roman au concept génial : Helene Hanff y retransmet un échange épistolaire entre elle et un bibliothécaire londonien. Cela s'apparente un peu à du voyeurisme, c'est certain, mais j'apprécie ce genre d'écrit, on a alors l'impression de rentrer dans la tête de quelqu'un d'autre. En faire un film n'est pas forcément une bonne chose. Ce qui peut intéresser sous forme de phrase dans un livre peut paraître bien fade à l'écran, et ce même si les acteurs engagés sont de qualité. La raison est que le format de l'audiovisuel est plus disant, plus froid et ne permet pas la même implication. Toutefois, le concept peut se révéler intéressant si on adapte le récit au médium.


Cette analyse, je l'ai réalisée après coup. Parce qu'en lançant ce film, je ne savais pas à quoi m'attendre, j'ignorais qui fut Helene Hanff. Le début m'a donc semblé prometteur et puis... ben rien ne décolle. Le fait est que les personnages parlent entre eux et l'on assiste à un déballage de belles et nobles actions, un étalage de sentiments humanistes sans que rien ne vienne vraiment obscurcir cette idylle (ha si une opération des dents qui fait mal et qui coûte beaucoup d'argent). Du coup on s'ennuie. Les trucs tout beaux, plein de bons sentiments ça ne m'amuse pas vraiment il me faut des personnages en proie avec du conflit (c'est d'ailleurs ce qui fait fonctionne 99% des films). La réalisation n'est pourtant pas mauvaise, et les acteurs sont réellement bons. Il y a même certaines audaces visuelles (on s'adresse directement au spectateur) sans doute tirées de la pièce de théâtre (medium souvent plus ouvert à l'expérimental) qui lui-même doit s'inspirer des injonctions du roman (je ne l'ai pas lu, mais j'imagine très bien l'écrivain parlant à la première personne et donc s'adressant directement à son lecteur).


Et donc voilà. Sans doute qu'en trichant sur les faits, en étant moins biographique, le film aurait gagné en richesse à condition d'amener des conflits, des obstacles plutôt que de se focaliser sur ces bons gestes. Ça reste une curiosité, mais ce film m'a surtout donné envie de découvrir le bouquin, surtout que le personnage de Helene Hanff a l'air très intéressant.

Fatpooper
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le 2 juin 2013

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