Ça commence par une saisie immobilière / expulsion tournée comme une scène d’action avec toute la tension et la violence qui va avec.
En 10 minutes, le décor est planté et les deux persos principaux avec.
D’un côté Andrew Garfield, en victime de l’injustice passée de l’autre côté du miroir.
De l’autre, Michael Shannon, l’un des acteurs les plus intéressants du moment, en courtier immobilier véreux, ambitieux, sans pitié et cynique à souhait.
Si le metteur en scène ne laisse jamais planer le moindre doute sur le fait que c’est un bel enculé, il ne le diabolise pas outre-mesure, pas plus qu’il n’absout le personnage d’Andrew Garfield de ses pêchés.
Entre eux va se nouer une relation de maître à élève qui n’est pas sans rappeler celle qui liait Bob De Niro à Ray Liotta dans Les Affranchis. L’occasion pour le personnage de Shannon de rappeler quelques vérités sur le rôle des banques et du gouvernement dans cette crise qui a jeté des millions de familles américaines à la rue. L’occasion aussi pour le metteur en scène de rajouter quelques pelletées de terre sur le cercueil de cet American Dream sans pitié pour les losers.
Des laissés pour compte à qui il a voulu d’ailleurs donner un visage et une voix en misant sur un réalisme quasi documentaire qui renforce la terrible injustice dont ils ont été victimes.
Certes quelques facilités moralisatrices parsèment le film ci et là, mais pas suffisamment pour atténuer son impact et sa pertinence.
A voir.