Si Cosmopolis, adaptation du bouquin de Don DeLillo, n'avait pas été annoncé si rapidement après le tournage de A Dangerous Method nous aurions pu croire à un chant du cygne cronenbergien. Le cinéaste conte ici l'histoire d'un doc littéralement possédé par son travail sur la psyché. Un mec qui s'interroge sur sa dualité. C'est aussi l'histoire d'une rivalité entre deux cerveaux. Entre un homme et une femme. Un blond aux yeux bleus et une Juive. Tâches d'encre dans un seul film qui s'impriment des deux côtés de la péloche tel un test de Rorschach (ce dernier succédera plus tard aux concepts freudiens et jungien). Un film complexe, donc, où s'entremêlent raison et folie, le tout aménagé sur plusieurs niveaux de lecture particulièrement intéressants à analyser sans qu'un coyote tel votre serviteur vienne tout gâcher. Un film-somme, en somme, hélas visuellement très académique et qui quelque part prend beaucoup trop de distance avec ses personnages pour vraiment générer l'empathie. Brillant mais regrettable... D'où le génial paradoxe.