Une oeuvre d’une poésie folle. C’est un film sur le dernier instant que l’on partage avec un être cher : le deuil. C’est un film qui n’a pas pour vocation à établir un lien entre le mort et le vivant, ce n’est pas non plus un film d’horreur avec esprits frappeurs ou autre. C’est la quête ultime d’un défunt : constater le monde après lui, constater la trace qu’il a laissé. Quelque chose de très intime et j’adore le cinéma intimiste. De plus, ce costume de fantôme cliché drap blanc avec des trous en guise d’yeux, ajoute une sobriété bienveillante à son œuvre. Ce drap blanc, c’est aussi un fardeau pour le défunt condamné à errer et à constater ce monde sans lui.
Une des scènes mythiques du film est celle de la tourte. Un repas seule dans sa cuisine en plan séquence de près de cinq minutes suffit à montrer la destruction de l’âme quand un être cher nous quitte. Et la thématique du deuil est traitée de manière assez triste car elle montre, qu’au bout d’un moment, on est forcément oublié. J’aurais préféré cette lenteur et contemplation pendant tout le film. Dommage pour la pirouette scénaristique finale. Mais je ne boude pas mon plaisir. Quelle proposition !
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