Après un mois de mai bien morose, voilà que l’été semble enfin pointer le bout de son nez. Comme une envie de liberté, d’évasion, de soleil. Comme une envie de dire A l’abordage !


Un soir sur les quais de Seine, bondés, il y a de la musique, les gens font la fête, ils dansent. Des occasions de rencontres, d’amours d’un soir, et quand tout s’arrête le lendemain, Félix ne l’entend pas de cette oreille. Il n’en restera pas là, il faut tenter sa chance, quitte à aller à l’autre bout du pays. Une aventure se prépare, dans laquelle il embarque Chérif, son ami qui travaille dans un supermarché, et Edouard, leur chauffeur d’un trajet qui va être surpris de découvrir deux gaillards à la place des deux belles jeunes femmes qui avaient répondu à son annonce de covoiturage. Un périple qui promet d’être rocambolesque, mais qu’on démarre déjà avec le sourire.


A la ville succède la campagne et ses beaux paysages, qui émerveillent nos deux citadins, notamment Félix qui se projette dans un monde de rêves, galvanisé par sa rencontre avec Alma, et son espoir de la retrouver. Si tout oppose Félix et Chérif d’un côté, et Edouard de l’autre, au risque de générer quelques conflits, une étrange complicité se crée entre les trois roublards. A l’abordage nous fait découvrir des personnages à la personnalité riche, avec leurs qualités et leurs défauts, leur côté très naturel permettant au spectateur de facilement s’identifier à eux. Et suivre leur évolution et leurs réaction face aux situations qu’ils rencontrent s’avère très intéressant et prenant.


Car la grande qualité du film de Guillaume Brac est sans aucun doute sa capacité à faire preuve d’authenticité, à être très fluide dans son déroulé, aucune situation n’étant vraiment forcée, tout paraissant crédible et ayant du sens. Les réactions des personnages, l’évolution de leur relation avec les autres, leur caractérisation, tout permet de créer un attachement et d’investir le spectateur dans ce conte d’été. A l’abordage n’est jamais dans la surenchère ni dans l’évidence, et on a facilement l’impression de vivre des situations auxquelles nous aurions pu être nous-même confrontés.


A l’abordage est un très beau conte d’été, beau et touchant, drôle et mélancolique, avec une riche palette de personnages souvent attachants, qu’on apprécie voir évoluer dans ce cadre solaire et chaleureux. Les acteurs, pour la plupart inconnus du grand public, livrent tous une très belle prestation, créant une vraie alchimie à l’écran, restant toujours très naturels. Parfaitement rythmé, le film ne souffre d’aucun temps mort, le tout sans jamais expédier les choses, nous faisant perdre la notion de temps au détour d’une séance. Une parenthèse estivale qui donne envie de s’évader mais, surtout, qui nous offre le parfait film d’été.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

JKDZ29
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le 9 juin 2021

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