À la recherche de Vivian Maier par Christine Deschamps

Un des nombreux effets secondaires de Carol, le film de Todd Haynes, c'est qu'il m'a fait découvrir le travail et l'existence de Vivian Maier, cette nounou photographe compulsive morte dans les années 2000 sans jamais avoir montré le moindre de ses clichés à qui que ce soit. Une curiosité en soi. Mais quand on voit la qualité et l'étendue du travail de la dame, c'est encore plus étonnant. Heureusement, un petit jeune homme curieux et dévoué a fait l'acquisition d'une boîte de négatifs dans une vente aux enchères et s'est rendu compte de la valeur de sa trouvaille. Du coup, il a fait une razzia sur l'ensemble de l’œuvre et des biens de Vivian, et s'est lancé dans le développement intensif et une enquête minutieuse. Il est allé de découverte en découverte. D'abord, les clichés étaient d'une qualité stupéfiante. Et il a commencé à les publier sur un blog (http://www.vivianmaier.com/about-vivian-maier/history/) qui a immédiatement rencontré un succès fou. Ensuite, leur auteure était une femme pleine de mystère, à l'accent français parfois douteux pour une oreille avertie, qui accumulait les objets et les journaux autour d'elle et ne divulguait pratiquement rien de sa vie ni à ses employeurs ni a ses rares amis. Elle ne vivait que pour prendre ses dizaines de milliers de photos, dont elle n'a jamais vu la plupart puisqu'elles sont restées non développées par manque de moyens. Le documentaire accumule les témoignages sans pour autant parvenir à lever le voile sur une personnalité complexe et tourmentée, dont la fin de vie a été apparemment plutôt pathétique. Le tout doublé d'une réflexion sur la vie d'artiste. Une curiosité, vous dis-je !