Un peu de mal au début, puis ça coule très bien.


Ben oui, y a pas vraiment d'objectif principal, on suit juste ces personnages pour quelques temps. Et le début est dur parce que l'auteur nous dresse un portrait large, avec des pistes qui seront abandonnées, comme le fait que notre héroïne fasse du théâtre, on peut dire que c'est gratuit (après on peut s'amuser à trouver du sens par rapport à la manière dont est dépeinte cette famille dysfonctionnelle qui surjoue la haine constamment). Mais après cela, l'intrigue se laisse suivre agréablement, parce que les personnages ne sont pas trop nombreux, qu'ils sont bien écrits ; les situations sont bien trouvées et bien exploitées. Les conflits sont nombreux, les résolutions ne sont pas faciles mais sont justes. La fin sonne comme une fin malgré la structure chaotique du film.


La mise en scène passe bien et c'est sans doute ce qui fait la réussite du film et qui rend le scénario si intéressant : Pialat filme avec une très grande justesse ses acteurs, surtout quand il les malmène, comme pour justifier toute cette violence. Le découpage est sobre, au service de l'histoire, laissant ainsi la caméra assez près des acteurs pour filmer leurs émotions (ou leur stoïcisme insolent) mais assez loin aussi pour leur donner de l'espace de jeu. Les acteurs font tous un très bon boulot ; quel plaisir de découvrir Bonnaire jeune et si douée (et peu vêtue de surcroît ; il y a Anne-Sophie Maillé très jolie aussi, mais pas dénudée) ; les autres acteurs sont très bons aussi, y compris Pialat lui-même qui déborde de charisme.


Bref, très chouette film malgré un début un peu faible.

Fatpooper
8
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le 24 sept. 2020

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Fatpooper

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