Je l’ai revu récemment, avant de revoir son aïeul L'hôtel de la plage. La revoyure de ce dernier m’a rappelé combien A nous les garçons devait à son devancier. Et donc dans une certaine mesure, comment Michel Lang a peut-être tenté de se répéter pour retrouver le succès.


Mais le regard tout neuf (n’ayant pas vus ces deux films depuis belle lurette), le visionnage de A nous les garçons m’a procuré un certain plaisir. Je dois concéder que je ne m’y attendais pas du tout. Mes souvenirs, aussi parcellaires fussent-ils, évoquaient plutôt un ennui : le seul point qui restait positif dans ma mémoire était l’émoi qu’avaient suscité Valérie Allain et surtout Sophie Carle qui représentaient pour l’ado que j’estois l’archétype de la beauté féminine. Ce doux souvenir s’accompagnait de celui de la participation de Sophie Carle à la série Edouard et ses filles, souvenir sans doute plus brumeux, attendu que je n’ai jamais pu mettre la main (ou la rétine en l’occurrence) sur cette série et la revoir au moins une fois.


Quoiqu’il en soit, même si la mécanique des gags et le fil narratif ne sont des plus originaux, j’ai eu quelque plaisir à revoir certains acteurs pas mauvais du tout. Je citerais volontiers Amélie Prévost, Claire Vernet, Henri Guybet et un excellent Roland Giraud.


Je ne sais si ce sont toujours les yeux de l’amour, mais chez les jeunes, les deux filles Valérie Allain et Sophie Carle ont un jeu sans doute moins assuré, mais qui est plus que correct. Le pauvre Franck Dubosc est très mauvais, manquant d’assurance et de coffre encore à l’époque, toutefois Jean-Noël Brouté est sans doute pire, très irritant en roquet. Chez les jeunes gars, on retiendra plutôt Eric Elmosnino; déjà très sûr. Il apporte beaucoup de gaité et d’humour dans les séquences où les jeunes comédiens sont de la partie.


Mais les histoires des parents, bien que très vaudevillesques, sont tenues avec davantage de maîtrise. C’est aussi indéniable que cruel pour la jeune génération. Ils ont le talent et l’expérience manifestes pour donner ici ou là de l’émotion. Parfois - peut-être trop rarement d’ailleurs? - le film arrête sa course aux gags, généralement volant pas bien haut, avouons-le, et se penche plus sérieusement sur les personnages, leurs atermoiements, leurs défaillances. Et c’est une douce respiration qu’il faut savoir savourer. A nous les garçons n’est pas une grande comédie, loin de là, mais au détour d’une scène, un acteur, une actrice réussissent à nous cueillir, se renvoyant la balle avec une certaine adresse, à faire sourire ou bien à attendrir. C’est déjà fort appréciable.
captures et trombi

Alligator
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le 17 nov. 2012

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Alligator

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