laisse les gondoles à Venise
Un dandy dépensier se retrouve sans le sou. Il accepte (ou s'impose) un poste de détective dans une petite agence. Son premier emploi est de séduire une femme fortunée afin que le mari puisse l'accuser d'adultère et ainsi demander le divorce.
Une petite comédie sympathique à défaut d'être marquante. C'est très gentil et mignon mais ça ne va pas voir très loin avec une intrigue prévisible heureusement rehaussée par des personnages attachants, des situations doucement loufoques et 3 villes (Paris, Nice, Venise) filmées joliment sans tomber dans la carte postale dégoulinante.
le duo formé par Albert Préjean et le très jeune Marcel Mouloudji était loin d'être gagné sur le papier mais fonctionne très bien à l'écran avec une belle complicité et un jeu naturel et chaleureux qui les met à égalité. C'est presque ce qui est le plus réussi au final. Mais quelques scènes très amusantes sortent du lot comme la manière dont Préjean regarde ses meubles être saisis avant de s'incruster dans l'agence de détective (en faisant un chantage au suicide). L'accident de voiture qui noue sa rencontre avec Elvire Popesco est également assez drôle.
Dans l'ensemble, l'humour est plutôt réservée à la première moitié du film tandis que la romance (moins engageante) se garde la seconde
La réalisation de Christian-Jaque ne manque pas de style mais peine à trouver du caractère. A quelques exceptions près (dont une courte et étonnante excursion dans un vrai bidon-ville en périphérie de Paris), sa mise en scène est purement décorative avec une caméra souvent en mouvement mais qui n'apporte rien au final à l'histoire ou aux personnages
Comme le film possède en outre quelques longueurs et une conclusion précipitée, "A venise une nuit" est loin de faire partie des incontournables de sa filmographie mais ça ne manque pas de charme.