To Neptune and Beyond

Le dernier opus de James Gray était attendu avec impatience par la plupart des cinéphiles et les exigences étaient élevées pour ce film : quand un réalisateur de gros calibre s'attaque à la science-fiction le chef d'oeuvre n'est jamais loin, 2001, l'odyssée de l'espace de Kubrick et de Nolan son Interstellar en sont les exemples les plus marquants. Alors qu'en est-il de cet Ad Astra qui nous promettait de nous faire voyager vers les étoiles ?

L'impression générale qui domine après la séance et celle d'un film intéressant et bien exécuté, mais qui souffre pourtant de 2 principaux écueils.

Attention : spoilers

On s'immerge très vite dans le film grâce aux décors et aux personnages qui saisissent par leur réalisme. La photographie est sublime tout au long du film et le rythme du film contribue au dynamisme et à l'immersion du visionnage.

Là où le bât blesse cependant c'est dans les petits détails du scénario. Il serait facile pourtant d'excuser ces petites imprécisions, mais lorsqu'on fait face à une oeuvre de SF on ne peut s'empêcher d'espérer une rigueur particulière. Il est par exemple très difficile de mettre un ordre chronologique aux évènements qui se sont déroulés pendant les 29 ans d'absence du projet Lima. On peut également évoquer les quelques facilités scénaristiques notamment lors de l'abordage de la fusée pour Neptune ou de le retour sur Terre. Il aurait également été intéressant de prolonger plusieurs scènes d'action qui n'apparaissent avec le recul que fort bénignes : l'attaque des rovers sur la Lune, les singes mangeurs d'humains, l'arrivée sur Mars, l'abordage de la fusée pour Neptune, la traversée des anneaux de Neptune...

Enfin, on pourrait être plus indulgent envers ces petits travers si toutes ces péripéties servaient le sujet du film : la recherche du père. Mais de ce côté également j'ai été déçu par l'économie de moyens employée par James Gray. On attendait cette confrontation durant tout le film et ce qui nous est révélé est bien maigre. Alors que le voyage psychologique de Roy McBride l'amène à exprimer de plus en plus librement ses émotions, il se montre tout juste capable de lâcher une larme, en entendant les propos très laconiques de son père. Après 29 ans d'attente, j'aurais certainement plus de questions à poser à un homme qui a eu autant d'influence dans ma vie.

Au total, Ad Astra est un film fort plaisant qui s'apprécie bien mais qui reste à mi-chemin de son exploration thématique.