Non, franchement, le film est joli : la bande son passe nickel, la photo est impeccable, certains plans sont magnifiques.


Oui, mais après ? On a le "vrai" récit, celui qui se veut profond, à savoir celui d'un fils qui doit comprendre ses racines pour mieux aller de l'avant, quitte à couper ces mêmes racines (le lien avec son père). Et on a la métaphore de l'espace, en fait l'histoire "directe" qui nous est présentée, pour bien nous faire comprendre que l'introspection ça se fait tout seul, face à sa propre immensité et potentiellement son propre vide personnel. Sauf que cette histoire directe, celle d'une humanité qui est au bord de l'extinction et d'un type qui envoie des surtensions depuis Neptune, elle n'est que peu intéressante, elle ne sert pas forcément le propos et parfois elle est absurde.


Rapide liste des trucs qui ne collent pas :



  • Comment le père du gars fait-il pour envoyer des ondes de surtension vers la Terre depuis Neptune ? C'est quoi ces ondes ? Comment celles-ci mettent-elles en péril l'avenir de l'humanité ? Notez qu'à la fin du film, le père n'expliquera rien sur la chose. Considérons juste que... c'est comme ça !

  • Une course-poursuite lunaire qui ne sert à rien, avec des pirates qui passaient par là, parce que pourquoi pas. C'est d'autant plus con que pendant celle-ci, Brad Pitt se fait bourlinguer dans un immense cratère mais arrive quand même à retrouver sa route et atteindre sa destination en roulant dans le noir, genre comme ça, pouf pouf, à la faveur d'une ellipse.

  • Le vaisseau des gentils est détourné pour aller aider une station en alerte qui se balade dans le coin, parce que pourquoi pas. Pas de chance, sur place, un groupe de singes super vénères genre génétiquement modifiés mangent les humains, parce que pourquoi pas.

  • Un tunnel inondé sous la surface de Mars, genre les égouts de Paris déjà c'est louche, permet à Brad Pitt d'accéder à la piste de lancement d'une fusée par le dessous, et... de monter dans la fusée quelques secondes avant le décollage. En passant par ? Les tuyères ?

  • Alors qu'il est sur une tête de radar en rotation donc en train de tourner continuellement, Brad Pitt arrive à se projeter à la force de ses jambes d'une station spatiale à une autre, distante de plusieurs kilomètres, sans rien pour calculer sa trajectoire donc au pifomètre total. Avant son saut de la mort, il démonte un panneau de la station pour en faire un bouclier et se protéger des débris des anneaux de Neptune, parce que oui, quitte à faire un truc improbable, autant y aller à fond et mettre un anneau stellaire sur la trajectoire.

Oatagaok
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le 8 déc. 2019

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