Suze Trappet (Virginie Efira), coiffeuse de son métier, apprend qu'elle est condamnée à brève échéance, victime des spray qu'elle utilise pour satisfaire les besoins capillaires de sa clientèle.
Jean-Baptiste Cuchas (Albert Dupontel), génie de l'informatique, est brutalement rétrogradé au seul motif qu'il n'est pas assez jeune pour assurer la sécurité informatique de son entreprise.
Serge Blint (Nicolas Marié) est lui devenu aveugle suite à une bavure policière. Il en a conçu une peur et une défiance profonde des hommes en bleu (qui en prennent d'ailleurs pour leur grade tout au long du film).
Ces trois personnages, bousculés par la vie, voient leurs destins se croiser et s'unir quand Suze décide de partir à la recherche de son fils, abandonné sous x lors de son accouchement, vingt-huit ans plus tôt, alors qu'elle était âgée de quinze ans.
Cette quête effrénée donne lieu à des échanges savoureux entre les trois (anti-) héros de l'aventure. Les dialogues drôles et les situations cocasses s'enchaînent sans temps morts tandis que le spectateur s'attache aux personnages et que le film gagne en émotion. On pardonnera facilement les ficelles un peu voyantes de la dramaturgie, c'est un parti pris du film et ça fonctionne.
Albert Dupontel est parfait en informaticien surdoué mais incompris, amoureux transi, victime de son émotivité. Virginie Efira et Nicolas Marié sont eux aussi excellents.
Les personnages secondaires, à l'image du Docteur Lint, sont hauts en couleurs avec souvent une touche d'absurdité, reflet du monde aberrant dans lequel évolue notre trio.
La fin, digne de l'épilogue de Bonnie & Clyde, est loin d'être convaincante. Le suicide de Suze et JB par police interposé vient comme un cheveu sur la soupe, comme le bref mais intense rapprochement physique entre les deux héros, surprenant au regard de la psychologie et des motivations de ces personnages.
Cette chute ne gâche pas un film intelligent, peuplé d'âmes poétiques qui donnent un sens à l'univers absurde décrit en filigrane par Albert Dupontel.