Genre théâtral mettant généralement en scène 3 personnages (une femme, un mari et un amant) sur fond d’adultère, le vaudeville se veut avant tout drôle, enchaînant rebondissements et quiproquos loufoques.
Très représenté sur la scène théâtrale, ce style l’est un peu moins au 7e art, où une certaine morale constitue généralement le credo du personnage principal.
Par un scénario ingénieux et atypique signé Philippe Lacheau, le vaudeville va constituer ici le fil conducteur de l’histoire, où il va être question d’un mari pris au piège de son infidélité entre sa femme et sa maîtresse.
Une idée audacieuse que Lacheau va traiter avec beaucoup d’humour et de largesses, à travers la société fictive de son personnage : ALIBI.COM. La mission de celle-ci est claire : moyennant finances, elle fournit des alibis en béton à tous ceux qui souhaitent cacher certaines parts de leur vie à leur entourage (infidélités, école buissonnière, sorties...).
Un business juteux ? C’était avant la rencontre amoureuse de Greg (fondateur d’Alibi.com) avec Flo, et la venue de Gérard, nouveau client d’Alibi, qui se révèle être le père de Flo... Un événement imprévisible qui va tout faire déraper, obligeant Greg et ses acolytes à agir dans l’urgence pour couvrir leurs traces.
A un rythme effréné, gags et rebondissements vont s’enchaîner pour notre plus grand bonheur, saupoudré de références cinématographiques diverses et originales : Star Wars, Assassin’s Creed, Fast and Furious et bien sûr Bloodsport (et le fameux coup de pied retourné de JCV).
Scénario vaudeville de qualité, références cinématographique bien distillées, le film marque également par ses personnages (de Mehdi le narcoleptique à Cynthia la « chanteuse en devenir », on est plus que servi en situations cocasses et inattendues).
Après nous avoir baladés dans son univers très vaudevillien, le film nous offre une belle chute, à cheval entre l’humour et la leçon, mise en scène intelligemment, sans en faire trop.
Pour conclure, je qualifierai cette comédie de très bonne, combinant légèreté, gags bien croustillants et scénario plein d’originalité. Néanmoins, son fil conducteur quelque peu immoral bloquera à coup sûr ceux qui sont trop terre à terre, et pour lesquels il demeure difficile de dissocier la réalité de la fiction.
Un film comme Alibi.com ne s’intellectualise pas, il se déguste sans prise de tête...