Qu'on ne s'y trompe guère : il ne s'agit pas là d'une adaptation du roman de Lewis Carroll, mais d'une suite, dignement scénarisée d'ailleurs.
La réalisation n'est pas en reste, même si les "effets spéciaux" ont pris un léger coup de vieux depuis presque dix ans.
Quant à savoir si le résultat peut être qualifié de "Burtonien" : il paraît difficile de décerner un tel label à une oeuvre nécessairement (par fidélité à l'univers d'origine) colorée, en dépit du gage de "Burtonité" que donne la présence des acteurs fétiches du gothique Tim (peut-être un peu trop prévisibles dans leur jeu d'ailleurs) et des musiques de Danny Elfman ; il y a pourtant bien là une lumière crue de sanatorium qu'on dirait caractéristique, sur des tons acides au lieu de la couleur chaude et des pastels qu'on attendrait d'un réalisateur plus effacé derrière son sujet.
C'est d'ailleurs dans cette rencontre improbable de deux univers que tout semblerait opposer a priori (en tous cas après avoir connu Alice par Walt Disney) que réside tout l'intérêt de l'entreprise ; et au final le monstre a plutôt fière allure, marchant droit et la tête haute, malgré les cicatrices et les coutures.