Quand S. Weaver a des plus grosses couilles que les taulards
Beaucoup de personnes vomissent sur l'Alien de Fincher. D'un côté les puristes qui vouent un culte pour celui de Scott tout en chiant sur celui de Cameron. De l'autre ceux qui dénoncent son côté commercial. Certains font un petit mélange de tout ça.
Personnellement, si j'ai attribué la même note à celui de Fincher qu'à celui de Scott, c'est parce que je les trouve quasiment au même niveau. Néanmoins, les deux opus ne se battent pas avec les mêmes armes.
Dans Alien 3, l'ambiance angoissante commence dès le générique. Les plans se succèdent entre les noms des protagonistes du film et la scène où l'extraterrestre engrosse S. Weaver. Celle-ci est recueillie sur une planète peuplée de taulards chauves et chrétiens qui n'ont ni vu ni touché une femme depuis des décennies. Ces derniers ont des principes raffinés comme : « traite une femme comme une pute et une pute comme une femme ». De plus, religieux au possible, ils imaginent que l'arrivée de Ripley est un défi que leur lance Dieu en personne pour tester leur foi ainsi que leur vœu de chasteté.
Ainsi, contrairement à l'Alien de Scott où seule la paranoïa et l'angoisse sont de rigueur, l'histoire se déroule à grand coup de viol avorté, d'extraterrestre qui sort d'un cadavre de vache, de déchiquetage de taulards et d'histoire d'amour éphémère entre Ripley et le docteur Clemens. Le tout dans une ambiance grise-jaunâtre-verdâtre effectivement à gerber. Violence gratuite vous dîtes ? Fifty-fifty. Moi, je m'en fous j'adore ça !
Oui, j'ai trouvé cet opus très ingénieux et couillu. Premièrement, par les choix « artistiques » de Fincher et deuxièmement, par sa réalisation. La scène finale est captivante, le plan subjectif sur l'Alien renforce l'angoisse et la course poursuite dans cette prison-labyrinthe donne le tournis. Et puis troisièmement, Sigourney Weaver en mode chauve a des plus grosses couilles que les autres taulards et ça, ça vaut le détour.
Toutefois, si j'adhère au film malgré le désaccord entre Fincher et ses studios de production, il faut avouer que l'incrustation d'Alien est bien dégueulasse et que 65 de Q.I joue mal son rôle contrairement aux autres acteurs. En effet, il n'est pas plus abruti que les autres prisonniers. A moins que ceux-là soient encore plus cons que lui et qu'ils ne s'en rendent pas compte.
En bref, selon moi, Alien 3 est criticable sur plein d'aspects mais j'ai aimé la quasi-totalité des aspects sur lequel il est criticable... Alors bon.
Sinon voilà comment Fincher et ses scénaristes imaginent l'univers au vingt-et-unième siècle. Dès son premier long-métrage... Ça promet pour la suite de sa filmographie ! ;-)