La suite logique

Partons de la certitude que Ridley Scott veuille faire au minimum deux films de plus. Alien : Covenant est un support qui vient s'inscrire dans une vision à long terme, c'est pourquoi il ne livrera pas toutes les réponses que nous souhaitons dès lors.
À la manière de Lost, Covenant répond à des interrogations ayant germées pendant les évènements de Prometheus (et l'entre deux) et en pose encore plus. Ridley sait donc nous tenir en haleine car on veut la réponse à la question essentielle : Pourquoi ? Et cette réponse arrivera probablement dans longtemps.
Covenant a été remarquablement marketé grâce aux featurettes livrées avant la sortie du film. Pour les amoureux du genre et de l'univers Alien, il s'agit de pain béni et s'y replonger à nouveau est un véritable plaisir. La photographie du film est superbe du début à la fin - l'introduction de David (Michael Fassbender) et de son créateur Peter Weyland (Guy Pearce) y est somptueuse mais également sur notre nouvelle Terre d'adoption, cet enfer qui a des airs de paradis.
L'action y est bien présente, justement dosée. La tension est à son comble, plus oppressante encore que dans son prédécesseur. La psychanalyse de la création est plus présente que jamais. En effet, malgré quelques incohérences concernant les itérations génétiques liées au "Black Goo", la question la plus importante de ce volet semble concerner les limites de l'intelligence artificielle, puisqu'ici incontrôlée, elle nous précipite vers notre perte à tous. David est brillant, possède un savoir plus avancé que quiconque sur la mutation génétique, il dépasse allègrement les bornes de ce pourquoi il a été créé. Il est finalement le point névralgique de cet opus.
Après l'excellente prestation de Michael Fassbender, il faut saluer l'interprétation de Katherine Waterston qui interprète Daniels qui n'est pas sans faire penser à la survivante ultime de la saga : Ripley. Tout d'abord atterrée par une tragédie, Daniels semble être le seul personnage faisant preuve de bon sens et de diplomatie. Son personnage est fort et non pas ostentatoire pour autant. Son rôle est juste et parfaitement dosée. Mention spéciale à Billy Crudup dont le personnage observe une vraie transition psychologique et sert à nous livrer :

En somme, il s'agit d'un volet qui se suffit à lui même, répondant à des questions soulevées dans Prometheus et qui en soulève bien d'autres encore. En nous laissant sur un cliffhanger - attendu - mais qui fonctionne très bien, nous voulons en savoir plus M. Scott. Et oui, j'attends la suite de ces évènements dramatiques avec impatience.