Asperge le mytho
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le 12 mai 2017
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L’Alien nouveau nous narre l’histoire d’un nouvel équipage, celui du vaisseau Covenant, qui parcoure la galaxie vers une planète possédant un écosystème semblable à la terre. Une équipe de colon, s’échappant d’un monde en perdition pour un nouveau paradis encore vierge de toute histoire. Cependant, quand le film s’appelle Alien, vous vous doutez bien que tout ne se passera pas comme prévu. Durant leur trajet, un accident aura lieu et qui forcera l’équipage à sortir de leur cryogénisation. Ils interpelleront alors rapidement un signal radio d’origine humaine, provenant d’une planète bien plus proche que leur destination initiale. Changement de trajectoire pour un destin bien plus tragique que prévu.
En proposant son intrigue dix ans après les événements de Prometheus, les premières minutes ont de quoi décontenancer le plus fidèle des spectateurs. Si la première scène met en lumière l’androïde David (Michael Fassbender) faisant face à son créateur, on sera très vite parachuté sur le vaisseau Covenant sans aucune explication sur les dix ans de vide de l’intrigue. Que sont devenus Elizabeth Shaw et David, les deux survivants du film précédent qui faisaient route vers la planète des Engineers ? On le saura plus tard dans le long métrage, légèrement, le tout jeté violemment au visage du spectateur par son réalisateur possédant toutes les peines du monde à rattacher les wagons. Car si Ridley Scott souhaite remettre en avant le célèbre Xenomorphe, il est totalement en roue libre en ce qui concerne l’intrigue de son film précédent.
Considéré comme faisant tâche dans la licence malgré ses qualités, Prometheus prend de la place et dérange au point que ce soit visible à l’écran. En faisant le choix de n’en récupérer qu’une infime partie, il ne se préoccupe pas avec Alien Covenant de répondre aux questions que l’on était en droit de poser. Au lieu de ça, on a eu le droit à 3 minutes de prologue diffusé sur internet et qui ne sont même pas présents dans le film final. Pour la cohérence, on repassera. Mais que donne alors le film en lui-même ? Et bien pas grand chose de véritablement probant, car paradoxalement, la majorité du temps mettant en scène le Xenomorphe est bien moins réussi que les quelques scènes se rattachant à Prometheus. On perd progressivement les belles images et la symbolique d’un Ridley Scott virtuose pour tomber peu à peu dans le film d’action maladroit d’un Ridley Scott sénile.
L’équipe jetable voué à être des victimes, la femme forte qui n’est qu’une sous-Ellen Replay contribuent largement à n’être qu’un film de seconde zone, déjà vu et sans véritable envie d’apporter de la fraîcheur. Même l’Alien, pourtant élément central du film, est trop frénétique pour être véritablement angoissant et ne répond pas aux attente que l’on pose sur lui. Il n’est qu’un figurant d’une histoire portant son nom avec un Ridley Scott qui peine à lui créer une nouvelle identité et des scènes fortes. On reprend un peu d’Alien 2 par ci, un peu d’Alien 3 par là, pour n’être qu’un fan-service bancal sans être à la hauteur des précédents. Alors oui, Alien Covenant est un divertissement regardable, mais il est décevant en tout point. Ridley Scott ne sait plus quoi faire de sa franchise et va pourtant continuer à nous l’agiter devant le nez comme le hochet d’un enfant bien baveux.
Créée
le 19 mai 2017
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