Aliéné

6 parce que c'est Alien, parce que c'est Ridley Scott, et parce que la réalisation reste, par moments, magistrale. Le problème de ce film, c'est qu'il est tout à fait anecdotique. Il n'apporte rien à la mythologie Alien, ni dans un sens ni dans l'autre : il n'augmente pas le mystère autour des Aliens, il n'énonce rien, non plus, que nous ne sachions déjà (à condition d'avoir vu les précédents Alien).

En fait, le sujet du film n'est même pas les aliens. [ATTENTION SPOILER] C'est David, le robot assistant, et la lutte bien connue entre créatures vivantes et créatures artificielles. Les Aliens, prédateurs de toute créature vivante, finissent par être l'objet, l'arme, de David, qui veut anéantir la race humaine.

L'idée n'est pas mauvaise en soi, mais le film semble ne jamais décoller. Les personnages sont plats et bien que Scott ne lésine pas sur les explosions grandiloquentes et les morts tragiques, on a du mal à ressentir pour eux la moindre émotion. Le scénario est convenu au possible, à tel point qu'on se creuse la tête en se demandant si on n'a pas déjà vu exactement le même scénario dans un autre film (il faut dire que celui de Prometheus était similaire en de nombreux points).

Covenant n'est pas absolument mauvais, et peut-être même aurait-il rencontré un certain succès il y a dix ou vingt ans. Car c'est un honnête film de science-fiction. Mais il est bien trop classique, bien trop peu original pour sortir du lot après Avatar, après Gravity, après surtout tous les autres Aliens. Et on a peur de se demander : Ridley Scott est-il désormais trop vieux pour réussir à se détacher du mythe qu'il a créé, à lui donner un nouveau souffle, est-il trop vieux pour faire encore du grand cinéma ? Allez, Ridley, prouve nous que tu en as encore dans le ventre.