Alien - La Résurrection par Nicolas Montagne

Avec la fin du troisième épisode, il semblait difficile de faire une nouvelle suite, quel que soit le succès remporté par ce troisième opus. Pourtant, les producteurs n'hésitent pas à réssusciter cette saga en usant d'un stratagème à la fois facile et moderne: le clonage. Ainsi, Ripley sera simplement clonée, mais comme elle a donné naissance à une Reine alien, celle-ci sera la source de nouveaux ennuis.

Intéressés par Delicatessen et surtout La Cité des Enfants perdus, les producteurs décident d'appeler à la réalisation Jeunet, qui n'a l'habitude ni des grosses productions, ni des commandes,ni des films d'angoisse. Et cela se ressent: Alien la Résurrection est, de toute évidence,l'oeuvre d'une personne ne s'intéressant pas à la saga,tant l'esprit originel est trahi. Finie la flippe, on assiste à un de ces films de Jeunet où interviennent des absurdités qui n'ont rien à faire dans un alien. La présence de Dominique Pinon au générique n'est d'ailleurs pas pour réhausser la barre, et même avec Winona Ryder et une Sigourney Weaver de plus en plus bestiale (forcément,vu le rôle), le film n'est pas à la hauteur des espérances. Jeunet s'ecrime à faire de jolis plans qui ne veulent rien dire, juste pour le plaisir de la technique (avec,il est vrai, une scène sous-marine très réussie).

La chose intéressante de cet alien est la dimension alien de Ripley: désormais mélange alien/humain, sa dialectique de la maternité est désormais complétement refermée. Elle a accouché d'un monstre et se sent proche de lui, jusqu'à le rejeter pour redevenir celle qu'elle était auparavant. La boucle est bouclée, merci le scénariste. Plus sérieusement, il est vrai que certaines scènes illustrent particulièrement bien ce nouvel aspect de Ripley: sa renaissance, semblable à la sortie de chrysalide d'un papillon, une scène de basket faisant ressortir l'aspect Supergirl saphiste de Ripley, ou encore la fin (qui aurait pu être vraiment très bien sans Jeunet).