Jeunet plus rien d'humain !

Dernier épisode de la rétrospective Alien.
Ce volet-là sonnait un petit peu comme celui de trop, avec ses "200 ans plus tard" et sa "résurrection de Ripley", on pouvait craindre le bon gros navet bien fumant digne de Jason X ou HellRaiser 4, des films tellement à fond dans le délire qu'ils en chient sur tout le reste de la saga...
Y'a un peu de ça, c'est vrai, mais pour autant, ce n'est pas un mauvais film.

En fait, le plus gros défaut du film, c'est son ton volontairement burlesque : Jean-Pierre Jeunet a fait du Jean-Pierre Jeunet, il a ainsi adapté l'univers d'Alien à sa propre esthétique et ses propres thématiques, notamment par le burlesque : La scène avec la balle qui ricoche sur le tuyau dans la tête du militaire, la scène de la naissance de l'Alien qui sort du bide du pauvre gars, la mort du général Perez, j'en passe et des meilleurs. Tout cela fait que le film prend un ton un peu plus humoristique, c'est assez bizarre à observer; je comprends qu'il puisse y en avoir qui apprécient, mais en ce qui me concerne, j'ai pas trop apprécié, parce que ça jure un peu avec le ton du reste de la saga (même si c'est des scenes marrantes, je le reconnait).
Un autre petit défaut que j'ai pu observer, c'est que parfois le faible budget se ressent à l’écran, la direction artistique en pâtit un peu, de même que les effets spéciaux.

Mais bon, mis à part ces quelques écueils, force est de constater que le film reste quand même bon, certes pas du même niveau que Aliens, mais au moins de celui de Alien 3.

Pourquoi cela, me direz-vous ?
Déjà, comme pour chaque épisode de la saga, ce film apporte un plus, içi, il s'agit du concept du rapport humains-Aliens. Les précédents films abordaient ce concept sous un angle plus philosophique : la force et le courage de l'Homme face à l'ordre et la perfection dépourvue d’émotions des Aliens; mais içi, on est plus sous un angle très organique, avec notamment le personnage de Ripley, qui a passé toute sa "vie" (si on peut l'appeler comme ça) à combattre des créatures extra-terrestres, et qui, ironiquement, devient leur plus proche parent, ou encore l'Alien hybride.
Cette notion d'humanité perdue se retrouve notamment avec le personnage de Call, un androïde tellement avancé qu'elle est capable de ressentir des émotions. Ce questionnement sur l'humanité des personnages fait sens, car dans les 3 premiers films, y'avait humains d'un coté, Aliens de l'autre, mais dans Alien 4, cette simple frontière se brouille. Ça c'est ce que j'appelle un concept bien pensé et exploité, et accessoirement, c'est comme ça qu'on fait des persos féminins intéressants !

Voilà, ce film, y'a pas grand chose à en dire, c'est le dernier Alien (?), réalisé par Jean-Pierre Jeunet qui fait du Jean-Pierre Jeunet, avec des nouvelles thématiques et un peu de psychologie par dessus. C'est pas le meilleur de la saga, mais ça reste meilleur que Alien.