Pas le chat ! PAS LE CHAT !
Garantie pleine de spoilers.
C'est carrément injuste de visionner Alien le lendemain de la séance ciné de Prometheus. Pour Prometheus, bien évidemment. D'ailleurs après notre séance ciné du deuxième en compagnie du paternel, ce dernier est resté assez silencieux avant de finir par s'avouer, 24 heures plus tard, relativement déçu. En revanche quand je lui ai annoncé que j'en avais profité le lendemain pour mater Le 8ème Passager, il a limite bondi de son siège et a tenu à me montrer un hors-série Métal Hurlant de trente ans d'âge consacré à l'histoire de la réalisation du film. Oui, le paternel a la classe. Et bon goût qui plus est. (Bref.)
Parce que malgré trente ans d'effets spéciaux qui nous sont passés dessus depuis 1979, on se sent plus facilement immergé dans Alien que dans Prometheus. Allez, j'arrête le comparatif, promis.
Déjà Alien, c'est une putain de brochette d'acteurs (avec Bilbo le Hobbit !). Certaines décisions de Ridley Scott ont renforcé l'impression de réalisme, je pense surtout au fait qu'il n'a pas révélé au cast, lors de la scène du chestbuster, qu'ils allaient se faire asperger de sang... la pauvre Cartwright a complètement flippé, et sur le coup je m'étais dit qu'elle jouait à la perfection. Pauvre femme. Cela étant dit ça n'enlève absolument pas le mérite des acteurs. Ils sont tous bons, collant parfaitement à leur personnage, aidés qui plus est par un script qui les rend très humains. Non, ce ne sont pas des héros de l'espace, ce sont juste des ouvriers qui se demandent si leur boîte leur donnera une prime vu qu'on les oblige à faire un détour. Sigourney Weaver est forte et canon, juste parfaite du début à la fin. MÊME LE CHAT EST BON.
En parlant du chat d'ailleurs, j'ai fait la grimace sitôt qu'il est apparu à l'écran. Parce que je savais d'ores et déjà que le personnage pour qui j'allais me faire le plus de souci, c'était lui. Un putain de chat avec une espérance de vie de toute façon bien inférieure à tous les membres de l'équipage - jusqu'à ce que l'alien débarque, tout du moins. C'est bien connu, avoir un animal dans un film est une sacrée protection, ils ne meurent presque jamais (il y a des exceptions, confere Midnight Express).
Est-ce que les effets spéciaux ont mal vieilli ? J'ai pas trop trouvé, pas spécialement en tout cas. Le facehugger est incroyablement bien fichu, on le croirait vrai pour un peu... le chestbuster, un peu moins, en revanche la cage thoracique pétée est très belle...
Ça faisait réaliste, surtout vu l'époque. Le fait que l'alien sous sa forme adulte n'apparaisse jamais en entier à l'écran (ou presque) y est aussi sûrement pour quelque chose. Très bonne idée de jamais le montrer en entier d'ailleurs. Dans la même veine, le fait qu'on ne sache pas ce qui est arrivé précisément à Dallas et Bert (du moins sans les scènes coupées), ou comment cette pauvre Lambert est réellement morte... fonctionne beaucoup mieux que si on avait eu une scène plus graphique à l'écran. La suggestion, c'est classe et c'est souvent beaucoup plus flippant que de révéler l'horreur au grand jour. Le Nostromo, avec ses couloirs sombres et humides, fonctionne très bien comme huis clos et comme outil pour renforcer la dite suggestion. Même si certaines scènes sont prévisibles (oooh, Bert part tout seul dans les couloirs chercher ce con de chat ? Je me demande bien ce qui va lui arriver...), l'ensemble reste ultra divertissant, bien mis en scène, on y croit, et les dialogues peu nombreux conviennent bien à l'ambiance du film. Très opressant.
Oh et si on oublie le sang et les tripes, le chestbuster est trop mignon.
En bref, il n'a pas un statut de monstre sacré pour rien. Et je suppose que si j'avais pas regardé Prometheus, j'aurais pas eu ce dernier déclic me poussant à rassembler mon courage, m'ôter de la tête les images de la scène du chestbuster qui me traumatisaient, et à enfin regarder Alien.
Donc, euh... merci, Ridley Scott.
(ET GIGER JE VOUS AIME. J'aime aussi votre bestiole, j'en veux une version peluche chibi.)
