Et pour ce soir :
Alien : Le 8ème Passager, 1979, de Ridley Scott, avec Sigourney Weaver dans le rôle d'Ellen "slip raie des fesses" Ripley.
Synopsis acide : Le Nostromo, vaisseau marchand qui ramène des minerais, traverse l'espace. Son équipage, en cryostase, est réveillé. Surprise, sur les cartes, ils s'aperçoivent qu'ils sont bien loin de la Terre, 10 mois de vol encore. Pourquoi avoir été réveillé autant en avance ? Parce qu'un signal inconnu a été repéré par le vaisseau sur une petite planète. Une boucle de 12 seconde dont on ignore tout. Le vaisseau atterrit sur ladite planète mais sa forme irrégulière provoque d'importants dégâts, notamment au niveau électrique. Pendant que les réparations sont en cours, un petit groupe part suivre le signal. L'un d'entre eux, Kane, tombe sur une grande salle où des sortes d'oeufs attendent. Pris d'une envie suicidaire, il met la tête au dessus d'un des oeufs qui s'ouvre et l'être organique à l'intérieur lui saute au visage, sur son casque. Rapatrié, il est suivi par l'officier scientifique. L'animal qui s'accroche à son visage finit s'enlever de lui-même et Kane retrouve ses esprits. Comme il revient à lui, tout le monde se dit "Ok, c'est cool, allez, on mange puis go dodo !". Dommage pour eux, pendant le repas, Kane s'écroule, se tend de douleur et une horreur sort de son estomac en déchirant l'abdomen de ses dents avant de vite partir se planquer dans la ventilation... Très rapidement, le petit groupe de 7 (Un cadavre et 6 autres en vies) s'aperçoit qu'ils ont un huitième passage... Hey, mais, c'pas le titre du film ?
Bientôt 40 ans quand même pour ce film. Je l'avais pas vu depuis bientôt 15 ans, donc mes souvenirs étaient flous. Si certaines petites choses ont vieillis (certains plans du vaisseaux qui font très maquette) ou trahissent un budget pas si ouf (9 millions, pas si mal en 79 mais rien d'exceptionnel), il n'empêchent qu'en terme de mise en scène, on est face à du très lourds. Il suffit de voir les nombreux mouvements de caméras très doux, mais lent, suivant le tracé rond des salles pour venir délicatement derrière les personnages, comme pour rappeler qu'ils ne sont pas seul et qu'il y a quelque chose qui les traques, sans bruit, efficace...
C'est aussi un très bon survival dans l'espace avec une très grande qualité pour un film d'horreur : Les personnages sont intelligent et font des choix cohérents par rapport à eux ou au bon sens et à la survie ! Par exemple, Ripley est la seule à refuser de les laisser entrer, par respect sur les règles de mises en quarantaines. Même les choix d'Ash, l'officier scientifique sont cohérents, malgré le fait qu'il contrevient aux ordres...
Plus fort encore, remis dans son contexte, Alien était très avant-gardiste sur sa distribution des personnages. Le film commence en ne montrant pas Ripley comme l'héroïne, mais plutôt le capitaine Dallas, héros standard du cinéma américain, l'officier commandant qui dirige les opération. Elle ne fait pas partie du groupe qui vont voir l'origine du signal et est effacé pendant le premier quart du film, avant que le carnage la fasse venir dans le rôle d'héroïne. Il faut reconnaître à Ridley Scott et ses scénaristes d'avoir eu les couilles de faire un personnage féminin efficace, qui n'est pas le love interest du héros. Dans les années 70, c'était vraiment pas la norme ! Elle est dégourdie, intelligente mais jamais surhumaine, courageuse mais jamais sans peur, elle apprends à dominer sa peur, à imaginer des plans rapidement pour survivre, un vrai personnage bien construit. Du coup, Alien, par certains aspects, a des côtés très féministes, et c'est assez rafraichissant, surtout dans un film d'horreur !
Bref, oui, Alien est un chef-d'oeuvre qui n'a étonnamment pas énormément vieilli, merci les remasters Blu-Ray. Il fait d'ailleurs, pour votre culture, parti des films de la bibliothèque du Congrés américain pour leur "importance culturelle, historique ou esthétique". Du coup, si vous n'avez jamais vu ce film, foncez le voir ! Bien que vieilli, nettement moins effrayant qu'un film moderne, avec des jump scare peu nombreux et pas super efficaces, on y trouve aussi de super scène, notamment le marquage de la mort par un écran soudainement plein de neige...