Cette critique fait partie de la liste "1 film, 2 montages (voire plus)" et "Un film, des scénarios".
https://www.senscritique.com/liste/Un_film_2_montages_voire_plus/1508237
https://www.senscritique.com/liste/Un_film_des_scenarios/1510143


Le film:


Alien reste pour beaucoup un film qui a marqué les esprits de par ce Xénomorphe, chassant sans répit un petit équipage d'un gros cargo spatial.
L'effroi revient souvent dans les commentaires de ce qui l'ont vu...


Ceci dit, **Alien** est un film de S-F et donc pas un film d'horreur. Il n'est pas censé faire "peur" au sens épidermique du terme.
C'est un film reposant avant tout sur la "peur de l'inconnu" (ou "anxiété").
En effet, le sentiment de menace induit par la présence de cet "intrus" venu d'ailleurs, amène l'équipage du **Nostromo** ( nom inspiré par le personnage-titre du roman de **Joseph Conrad**) à se projeter leurs propres morts éventuelles, face à cette "créature" qui semble être un super-prédateur auquel l'**Homme** n'a jamais eu affaire.
C'est donc avec une crainte indicible, qu'ils vont vivre cette partie du voyage - chacun ressentant un sentiment de solitude face à cette inéluctabilité - en regard de l'inefficacité de leurs propres moyens de défense (physique, psychologique et matérielle).
Là où le **Xénomorphe** va faire montre d'une adaptation très rapide à son nouvel environnement, le groupe d'humains va perdre ses points de repères habituels, au sein même de son propre univers (en l'occurrence, le **Nostromo**)...
**Alien** n'est en définitive, qu'un face à face entre deux entités (au sens large) biologiquement différentes en tous points.
L'une est l'**Humain** (s'imaginant être la plus évoluée dans l'ordre de l'**Univers**), l'autre est un représentant unique (dans ce film-ci), cherchant juste à perpétuer sa lignée.
Le **Xénomorphe** pourrait être vu comme notre égal à certains niveaux (sens de la survie passant par l'élimination de l'autre, conscience de soi et attachement à son appartenance biologique), voire supérieur (son corps est une arme complexe, son agilité et sa capacité à se "fondre" dans son environnement).
Si "horreur" il y a (selon un point de vue humain), c'est à la représentation visuelle de l'apparence de cette "créature" (cycle en 3 phases sous 3 formes différentes et non une seule comme "nous"), le stade adulte représentant une sorte de physique "démoniaque" (teinte sombre, mains griffues, crâne allongé et phallique, doubles mâchoires dentues, absence d'organes visuels...) nous renvoyant inconsciemment à une certaine imagerie religieuse...
A ce propos, ce **Xénomorphe** aurait pu figurer dans l’œuvre littéraire de **Dante Alighieri** ou encore dans les peintures de **Bosch** ou **Bruegel** (l'**Ancien**).
Quoi de plus logique d'associer ces derniers (peintres) avec **Giger**, tous ayant une représentation très organique et dérangeante de certains personnages de leurs travaux respectifs...
Sur un pitch de base très linéaire (découverte puis visite du **Derelict**, insémination, éclosion du **chestbuster**, traque et élimination de l'équipage.), il est heureux que la caractérisation des personnages soit suffisamment diversifiée pour nous permettre de nous attacher à leurs sorts.
Servi par une belle brochette d'acteurs (trices), le film de **Scott** se pare d'une direction artistique aux petits oignons (les designs de **Moebius**, **Cobb** et **Foss**, chapeautés par **Roger Christian** et **Les Dilley**) avec l'apport ô combien essentiel du travail de l'immense **H.R Giger**, pour tout ce qui concerne l'univers du **Xénomorphe**.
Essentiel, car enlevez donc tout le visuel du plasticien Suisse et ne restera qu'un aimable film de S-F, sans plus.
Bien sûr, la réalisation splendide de **Scott** participe à la beauté du métrage (tout comme la partition géniale de **Goldsmith**) mais ce film est surtout resté dans les mémoires, pour le visuel unique et exceptionnel de **Giger**.
Ce n'est pas pour rien que **Scott** - via **O'Bannon** - a sollicité **Hans Rudi** pour travailler sur le projet .

Grand bien lui en prit, Alien étant depuis devenu, une œuvre incontournable et magistrale dans le genre S-F...


Différence entre la Version Cinéma (VC)de 1979 et le Director's Cut (DC)de 2003:


Listes des scènes réintégrées (incluant des prises alternatives et des séquences coupées dans le montage d'origine):



  • L'équipage du Nostromo se penche plus précisément sur le signal inconnu qui a interrompu leur retour sur Terre.
    Après analyse, il semblerait que ce ne soit ni un message vocal ni un signal radio.


  • Kane passe plus de temps à examiner l’œuf, avant qu'il y est un mouvement à l'intérieur.
    Il se penche alors vers l'ouverture, en tenant une arme dans sa main droite.


  • Tandis que Dallas et Ash réfléchissent à la manière d'ôter le facehugger sur le visage de Kane, Parker, Brett et Lambert les observent au travers de la baie vitrée du couloir.
    Ripley fait son apparition. Lambert se jette brusquement sur elle et la gifle violemment (vu que celle-ci avait refusée de les laisser entrer, après leur retour du Derelict).
    Les 2 hommes tentent de les séparer...


  • Tandis que Brett profite des gouttes de condensation qui tombent du plafond, plusieurs plans très court en insert, nous montre l'Alien qui est suspendu en l'air, au milieu de longues chaines pendantes.
    L'une de ces courtes scènes nous montrent le Xenomorphe, observer silencieusement l'infortuné Brett.


  • Juste après le hurlement de Brett, Parker et Ripley accourent dans le hangar et cherche le mécano du regard. Parker reçoit alors des gouttes de sang qui tombe du plafond...


  • La scène réinsérée la plus connu, nous montre Ripley descendre une échelle et arriver dans une grande pièce sombre.
    Les murs semblent recouvert d'une substance résineuse. Une voix faible lui parvient.
    Ripley avance lentement, éclairant les parois à la lumière de son lance-flamme.
    Elle y trouve alors Dallas, qui est inclus dans un cocon de résine et qui la supplie de l'achever. Ripley est choquée et aperçoit alors le cadavre de Brett, enchâssé lui aussi dans un cocon.
    Après une certaine hésitation,Ripley accède à sa demande et se sert de son lance-flamme...


  • Lorsque l'Alien tombe sur la cage de Jonesy, il l'observe plus longuement au travers du plastique transparent , puis shoote brusquement dans la cage du chat...



Mais Scott n'a pas seulement réinséré des scènes, il en a aussi coupé de ci de là, histoire de resserrer le montage.


En vrac on perds quelques scénettes du quotidien:
- Dallas se prend un café en sortant du caisson d'hypersommeil,
- Ripley boit aussi un café en demandant à Ash comment se passe le décryptage du fameux message,
- le même Ash buvant du lait - ou le fameux liquide blanc pour androide -...
ou d'autres qui font partie intégrante du récit:
- le gros plan où Dallas observe le Space Jockey,
- le même Dallas qui demande à Mother comment éliminer l'Alien,
- la préparation de la navette par Ripley...


A mon sens, le rythme plus lent de la version cinéma apportait une dimension supplémentaire, mixant quotidien/tension avec justesse...


Scénario non retenu:
Par Dan O'Bannon, d'après une histoire de Dan O'Bannon et Ronald Shusett, intitulé originellement Star Beast (ou Starbeast, selon les sources).
(1976)


Les personnages:
(En italique, se réfère au film)
Chaz Standart (deviendra Dallas): Capitaine du vaisseau commercial "Snark" (deviendra le "Nostromo")
Martin Roby (deviendra Ripley): Officier en second (deviendra Lieutenant),
Dell Broussard (deviendra Kane): Navigateur (deviendra Officier en second),
Sandy Melkonis (deviendra Lambert): Officier communication (deviendra navigatrice)
Cleave Hunter (deviendra Parker): Ingénieur de bord,
Jay Faust (deviendra Brett): Technicien.
Le chat (deviendra Jonesy ): un chat...
Computer (deviendra Mother)


L'histoire:


Le Snark - vaisseau commercial de transport de minerai - est sur le chemin de retour vers la Terre, en pilotage automatique.
Son équipage passe le voyage dans des caissons d'hyper-sommeil, lorsqu'il est subitement réanimé par le système autonome du vaisseau.


Les caissons s'ouvrent un à un, libérant leur cargaison, soit les hommes d'équipage.


Le Capitaine Standart, le Second Roby, le navigateur Broussard et le tech-com Melkonis s'installent à leurs pupitres.


Après quelques échanges détendus, Standart demande à Melkonis de contacter la Terre.
Celui-ci s'exécute:
"-Ici le vaisseau de transport commercial Snark, immatriculation E180246, au contrôle aérien Antartica. Me recevez-vous?"


Mais seul un bruit blanc lui répond...
Broussard remarque qu'il ne reconnait pas la constellation au-dehors, et Standart lui dit de vérifier leur position.
Une fois fait, Broussard annonce que le Snark se trouve à proximité de Zeta Reticuli II.
Passé le choc, Standart en averti les autres membres d'équipage (c'est à dire Faust et Hunter) puis passe en mode communication avec Computer (l'Ordinateur) et lui demandera le pourquoi d'un réveil aussi précoce.
Computer lui apprendra qu'il a intercepté un message d'origine inconnu, situé sur un planétoïde à proximité. Il s'agirait d'une voix parlant un langage supposément extra-terrestre...


Standart demande à localiser le planétoïde, qui s'avère être très petit (d'un diamètre de 120 km).
Après avoir réuni tout l'équipage, Standart ordonne les préparatifs immédiats d'un atterrissage, pour aller chercher la source du signal.


Le Snark se pose donc sur la surface du planétoïde non répertorié sur les cartes intergalactiques.
Attendant que le soleil illumine la surface (car le planétoïde a un axe de rotation de 2 heures), l'équipage (moins Hunter et Faust qui doivent remédier à quelques avaries hydrauliques) discute autour d'une table.
Melkonis leur apprend que la source du signal se trouve à moins de 300 mètres du Snark.
Le Capitaine décide qu'il est bientôt temps d'aller au-dehors.
Étant donné l'atmosphère extérieure, Standart décrète qu'ils n'ont pas besoin de combinaison spatiale, mais seulement d'un équipement respiratoire portatif.


Le Capitaine, Broussard et Melkonis enfilent donc leur matériel, puis sortent du Snark.
Le vent violent et la poussière rocheuse ne leur permet pas de voir à plus de 3 mètres devant eux.
Ils avancent aux instruments quand soudain, tous trois s'arrêtent et fixent quelque chose devant eux.


Une gigantesque forme émerge du brouillard. Cela semble être un vaisseau spatial...ressemblant peu ou prou à une sorte d'amanite (un champignon, pour les non-connaisseurs) géante.


Le trio s'en approche, trouve une ouverture et grimpe à l'intérieur.
Une fois tous réunis à l'intérieur du vaisseau, ils promènent le faisceau de leurs lampes au-delà d'eux.
Ils se trouvent dans une immense pièce, où trône en son centre...un gigantesque squelette sur son fauteuil.
Une fois remis de cette découverte, ils s'aperçoivent que les commandes du vaisseau semblent encore fonctionnel.


De retour à bord du Snark, les 3 hommes font leur débriefing au reste de l'équipage.
Le Capitaine Standart projette les clichés holographiques qu'il a pris à l'aide de son Data-Stick. Les autres sont sciés, surtout à la vue du squelette...


Vient le moment où le Second Roby pose une question simple:
"-Qu'est-ce qui l'a tué?"
Le technicien Faust expose sa théorie:
"-Voilà ce que j'en dis: Ils ont atterris ici pour faire des réparations ou autres. Peut-être que la poussière rocheuse a ruinée leurs moteurs. Ils ont donc envoyés un S.O.S, mais personne n'est venu. Et ils ont crevés..."


Tandis que Faust est retourné dans la salle des machines, Roby et Standart discutent du fameux triangle gravé dans la console du vaisseau.
Soudain, la voix de Broussard grésille dans le commutateur:
"-Chaz, c'est Dell. Vous pourriez monter une minute?
-Que se passe t-il?, demande le Capitaine.
- Well, le soleil vient juste de se lever encore et le vent s'est calmé. Du coup, il fait très clair dehors. Y a un truc qui pourrait vous intéresser..."


Lorsque Chaz Standart et Roby montent sur le pont, Broussard désigne la baie panoramique avant.
Les deux hommes se rapprochent.
Sur le fond clair de ce nouveau jour, se dessine la silhouette parfaitement reconnaissable...d'une pyramide géante!


Il est décidé d'un commun accord d'une seconde visite.


C'est de nouveau Standart, Broussard et Melkonis qui jouent les explorateurs spatiaux.


Tandis que les 3 hommes tentent de trouver une ouverture pour pénétrer dans la pyramide, Roby reçoit un message de Computer.
Le message extra-terrestre n'était pas un S.O.S...
...c'était un avertissement!


Retour à la pyramide.
Broussard émet l'hypothèse qu'il y a éventuellement un passage, au sommet de l'édifice. Il vise et tire: le grappin se fixe sur le haut de la pyramide.
Dell Broussard clipse son harnais et grimpe le long des parois.
Une fois parvenu à destination, il prévient Standart qu'il y a effectivement un passage, mais menant à une pièce minuscule ne pouvant accueillir plus d'une personne.
Dell s'engouffre à l'intérieur...


Dans le Snark, Roby attends que Computer ait tenté une traduction du message extra-terrestre. Une page blanche émerge enfin du pupitre. Il y est écrit les mots suivants:
"... hostile... le survivant...conseille de ne pas atterrir... ".
Computer n'a pu extraire que ces informations...qui semblent bien suffisantes pour le Second.


Au pied de la pyramide, le Capitaine envoie un message à Broussard, lui enjoignant de redescendre et lui disant qu'ils trouveront un autre moyen pour pénétrer dans l'édifice.
Dell refuse, arguant que comme il est déjà à l'intérieur du conduit...
Standart cède mais ne lui donne qu'un laps de temps de 10 minutes, à l'issue desquelles, il devra redescendre. Chaz lui conseille aussi de ne pas se déclipser du câble du tripode (posé sur le sommet de la pyramide).


Dell répond par l'affirmative et entame sa descente dans le conduit surplombant le vaste espace intérieur de l'édifice.
Parvenu jusqu'au sol, il balaie son environnement immédiat et s'aperçoit que l'endroit ressemble à une sorte de mausolée.
Des semblants de hiéroglyphes ornent les murs...
Son analyseur d'air étant au vert, Broussard enlève son masque à oxygène et inspire profondément puis expire lentement.


A l'extérieur, Standart et Melkonis - ayant perdu le contact radio d'avec Dell - décident que si Broussard ne se manifeste pas sous peu, ils grimperont là-haut pour le rejoindre.


A l'intérieur de la pyramide, Dell continue son exploration et aperçoit une sorte de grande plateforme, où se détachent un certains nombres d'urnes funéraires.
Broussard s'en rapproche. Cela ressemblerait plutôt à une espèce de cocon en cuir...
Soudain, son regard est attiré par les hiéroglyphes sur le mur du fond: ceux-ci sont accompagnés de dessins représentant des créatures grotesques.
Reportant son regard sur l'une des urnes (ou cocon ou quoique ce soit), il s'aperçoit que le sommet de celle-ci est à présent ouverte. Il se penche pour regarder à l'intérieur...quand une sorte de pieuvre lui saute au visage!
Standart et Melkonis - n'ayant aucune nouvelle de Dell - grimpe donc au sommet de la pyramide. Ils voient alors le câble du tripode remuer...et Broussard de remonter..avec une chose attachée à son visage!


Ayant redescendus le corps de Broussard, les 2 hommes le traînent jusqu'au sas du Snark et demande à Roby de l'ouvrir.
Mais lorsque le Second apprend qu'un organisme non-identifié est attaché au visage de Broussard, il argue le fait que celui-ci pourrait contaminer l'équipage et refuse de les laisser entrer.


Après que Roby est exprimé son point de vue, Standart lui ordonne de quand même ouvrir le sas.
Le Second s'exécute à contrecœur.


Une fois à l'intérieur, Standart dit à ses hommes de ne pas s'approcher de Broussard, puis l'emmène à l'infirmerie.


Ils tentent de retirer la pieuvre mais comprennent que si ils insistent - au vu de la force avec laquelle l'organisme s'accroche - le visage de Broussard pourrait s'arracher dans la manœuvre.


Apparait alors Roby. Standart lui fait face et le gifle soudainement.
Puis il explique le pourquoi de ce geste aux autres membres d'équipage.
Cela fait, le corps de Broussard est passé aux rayon X et ils découvrent horrifiés, que la créature a inséré un long appendice dans la gorge du navigateur.


Après s'être aperçus que le sang de la pieuvre est un acide condensé, ils se décident à regarder les données du Data-Stick.


Ils discourent un moment sur les glyphes qu'ils y voient,ainsi que sur les œufs qui y apparaissent aussi.


Puis lorsqu'ils retournent à l'infirmerie, le parasite-pieuvre ne se trouve plus sur le visage de Broussard. C'est Standart qui le trouvera (le fera en fait tomber involontairement) et cela fait, ils en feront l'autopsie...libérant à nouveau le sang corrosif.
Ils se hâteront donc de balancer la dépouille de la pieuvre à l'extérieur du Snark.


Cela fait, une bonne nouvelle arrive: les moteurs sont réparés et le Snark peut repartir.
Après un décollage laborieux, le vaisseau passe en vitesse-lumière... ce qu'apprécie moyennement l'équipage (ça rend malade...).


Une fois à vitesse stabilisée, l'équipage envisage la possibilité de congeler le corps de Broussard...mais celui-ci s'est en fait réveillé!


Vient la scène du repas et l'éclosion de la créature, qui perfore l'abdomen de Broussard (comme dans le film, donc)...


L'équipage met donc au point une stratégie pour capturer et tuer cette nouvelle forme de vie, issue de Broussard.


Enfilant les combinaisons spatiales, ils se scindent en deux équipes: Standart et Hunter sont l'équipe 1 et Roby, Faust et Melkonis, la 2.


Le détecteur de mouvements de l'équipe 2 bipe.
Ils déploient un filet...mais c'est le chat-miaouh qu'ils ont capturé !
Dépités et rassurés à la fois, ils morigènent le pauvre matou.


C'est en fait l'équipe 1 qui a gagné la traque. Standart leur demandent de les rejoindre.


Une fois sur place, ils regardent tous la créature enfermée dans la réserve des vivres.
Celle-ci a changée: elle ressemble maintenant à un gros ver muni de jambes et de tentacules (NB:dixit le texte!).


Après un échange de point de vue quant à l'élimination de la créature, ils conviennent de gazer la forme de vie.
Une fois le local empoisonné, les hommes y pénètrent pour retrouver le corps...sauf que la chose s'est enfuie par une grille du conduit de ventilation


Il est alors décidé d'aller la traquer dans le système de ventilation. Reste à savoir qui va aller la débusquer...


Standart les mets tous d'accord: il prend un bout de papier et trace un "X" dessus puis le mélange à 4 autres papiers vierges.
Celui qui le piochera aura gagné..le droit de ramper dans les conduits!


C'est donc Hunter qui s'y colle...de mauvais gré, cela va sans dire.


Il s'équipe donc d'un lance-flamme, s'introduit dans le système de ventilation et commence à ramper.
Le reste de l'équipage se place à des endroits stratégiques (les éventuelles sorties des conduits), au cas où la petite créature tente de les franchir.


Alors que Melkonis se met à son poste...la cloison est défoncée et la créature apparaît: elle mesure à présent 1m80!
En une fraction de seconde, elle saute sur le sol, attrape la tête de Melkonis t l'arrache comme celle d'un poulet à l'aide de ses tentacules acérées !


Et tout comme les poulets le font, le corps sans tête de Melkonis esquisse quelques pas puis s'effondre sur le sol.


Standart - attiré par les cris de Dell - assiste donc impuissant, à la mise à mort. La créature s'enfuira à nouveau dans les conduits de ventilation.


L'équipage projette donc de sceller les dits conduits pour emprisonner la créature et - en cas de succès -, de l'éjecter via le sas de décompression.


Après un rapide revisionnage des photos prises par le défunt Broussard, ils s'aperçoivent que les hiéroglyphes incluent le cycle de vie de la créature.
C'est donc le troisième stade, que Standart a eu l'opportunité de voir (soit une taille humaine dotée de six tentacules).


Faust décide d'aller récupérer un autre lance-flamme et au détour d'un passage, il voit l'Alien pénétrer dans un des sas de décompression. Le mécano appuie sur l'intercom et le signale à Standart...qui active le verrouillage du sas.
Mais la machinerie hydraulique avertit la créature, qui saute hors du sas, voit Faust et le balance en arrière d'un geste, comme on le ferait avec un insecte.
Faust atterrit sur le seul du sas, tandis que la porte se referme.
Il meurt, coincé en partie dans l'ouverture.
La sécurité électronique ayant détecté la fermeture du sas intérieur - malgré le fait que la porte ne soit pas fermé entièrement - la porte donnant sur l'extérieur s'ouvre...créant ainsi une succion de l'air en direction du vide spatial.


C'est Roby qui - au terme d'immenses efforts pour résister à la force de la dépressurisation - réussira à refermer l'un des sas du couloir, à l'aide d'une commande manuelle.
Une partie du Snark est donc...sous vide !


Les 4 survivants - soit Standart, Roby, Hunter et...le chat - réfléchissent à toute vitesse pour trouver une solution à ce problème.


Roby pense qu'ils pourraient tous se réfugier dans la capsule de sauvetage et laisser le Snark derrière eux.
Mais Standart lui rappelle que ladite capsule, ne possède qu'un seul caisson d'hypersommeil. Il propose donc le choix inverse: forcer la créature à aller dans la capsule - préalablement garnie d'explosifs - l'éjecter loin du Snark et la faire exploser, disséminant la créature aux quatre coins de l'univers.


Reste à savoir qui fermera manuellement le sas de la capsule, une fois la créature à l'intérieur...


Standart brandit trois bout de papiers, dont l'un est marqué d'un "X".


Cette fois, c'est Roby qui s'y colle...


Tansis que celui-ci se dirige vers la capsule, Standart et Hunter se mettent à la recherche de l'Alien.
Après quelques minutes d'investigations prudentes, la créature surgit derrière eux et s'empare de Hunter...et le croque.
Standart tourne le lance-flamme vers l'Alien - Hunter étant à présent mort - et balance un jet enflammé.
Mais la créature se sert du corps de Hunter comme bouclier et c'est celui-ci qui prend la totalité du combustible en flamme.


Roby - ayant entendu les hurlements au lointain - se précipite sur les lieux. Il n'y trouve que le lance-flamme de Standart, gisant sur le sol. Puis il se rend compte qu'ne trappe d'accès est entrouverte.
Récupérant le lance-flamme, il ouvre la dite trappe et descend dans les profondeurs du Snark...où il trouve le Capitaine et les restes de Melkonis.
Les deux sont enchâssés dans des cocons. Standart 'implore Roby de l'achever.
Celui-ci le fait à contrecœur puis s'effondre, affaiblit.


S'étant repris, Roby remonte à l'étage supérieur, glisse le chat dans une cage en métal et coupe le système de refroidissement des moteurs.
Le compte à rebours final avant l'explosion du vaisseau se déclenche et la voix mécanique de Computer annonce:
"Attention: les réacteurs sont en surchauffes. ils exploseront dans 4 minutes..."


Roby se rend à la capsule...mais la créature l'y attend !
Le Second repart dans l'autre sens et tente de remettre en route le système de refroidissement, mais la manœuvre échoue.
La voix de Computer retentit:
"-Le cœur des réacteurs est en train de fondre. Il ne reste que 2 minutes 35 avant explosion..."


Roby n'a d'autre choix que de retourner à la capsule. Après s'être assuré que rien ne s'y trouve, il lance la procédure d'éjection de la capsule.
Une fois parvenu à la distance de sécurité, une violente explosion secoue le Snark, devenue une grosse boule de feu incandescente.


Se remettant de ses émotions, Martin Roby se détache de son siège lorsque...
...la créature lui fait face, en train de grignoter un bras arraché, tout en le fixant.


Roby pense à s'emparer du lance-flamme, mais celui-ci se trouve à côté de l'Alien...qui a fini de manger le bras et le balance derrière lui.


L'homme se réfugie dans le compartiment des scaphandres et en enfile un.
Pendant ce temps, la créature est attirée par les miaulements du chat.
Elle s'empare de la cage (demi-cylindre de métal plein) avec ses tentacules et la secoue, pour savoir si quelque chose se trouve à l'intérieur.
Le chat miaule encore plus...


Excédé, l'Alien frappe la cage sur les parois alentours puis tente d'ouvrir la petite porte.
Le chat crie son désespoir (il a crié...criééééé... "Alien", pour qu'il se barre....)


Martin - maintenant dans le scaphandre - trouve une pique en métal, ouvre la porte à la volée et transperce l'Alien au niveau de la taille.
Celui-ci laisse tomber la cage du chat - qui se coince dans un recoin - et tente de retirer la pique, son sang acide commençant à poindre dans la blessure.


Roby se précipite sur la commande du sas extérieur et la créature est aspirée dans l'ouverture.
Mais l'une de ses tentacule s'accroche désespérément à la cheville de Martin.
Celui-ci s'accroche à la paroi et réussit à atteindre la commande de fermeture du sas...
...qui se referme sur la tentacule de la créature, qui relâche sa prise sur la cheville de Martin.


L'Alien flottant à l'extérieur et jouxtant la sortie du réacteur, Roby se fait une joie de l'enclencher...
...carbonisant instantanément la créature...
...qui finit par se disperser aux quatre coins de l'univers!


Roby rouvre le sas et éjecte le bout de tentacule restant - avant que l'acide n'endommage sérieusement le méta l- puis le referme.


La capsule étant à nouveau pressurisée, Martin se défait du scaphandre et se laisse tomber dans son siège.


De cette aventure, il ne lui reste que le crâne du squelette trouvé dans le vaisseau en forme d'amanite.


"-Hélas pauvre Yorick...Tout ceci tend à prouver que je ne suis pas un branque...J'aurais néanmoins aimé que nous rencontrions cette créature dans son dernier stade, la première fois. Les choses auraient pu tourner différemment!"


Tandis que Martin et le chat s'allonge dans le caisson d'hypersommeil, un travelling extérieur sur la capsule nous dévoile le nom de celle-ci -"Snark 2"- puis...
...un œuf Alien attaché sur la partie ventrale du minuscule vaisseau de survie !


La critique:


Comme on peut le constater, la trame principale du film est restée à peu près identique.
C'est plus dans les détails qu'il y a du changement:



  • d'abord, tous les noms (équipage comme vaisseau) - et quelques fonctions - ont été soit changés soit inversés,

  • d'un équipage unisexe, nous sommes passés à un mixte (balayant donc les éternels clichés des hommes forts, seuls capables de s'affirmer en tant que leaders et guerriers),

  • les quelques traits d'humour du script original ont été biffés, pour une meilleure immersion dans la terreur (tout l'inverse donc de Co(n)venant...),

  • quelques éléments ont été simplifiés (du vaisseau "amanite" + une pyramide, on passe à un seul lieu extérieur/ plus de décryptage de hiéroglyphes -puisque plus de hiéroglyphe du tout-/moins de tentatives explicatives sur ci ou ça...),

  • d'autres éléments ont par contre été ou creusés plus profondément (les personnages eux-mêmes) ou rajoutés.
    Non des moindres, on retiendra l'adjonction de la Weyland-Yutani et de son représentant zélé: l’androïde Ash - présenté comme un officier scientifique - donnant ainsi une sous-intrigue particulièrement importante pour le film,

  • mais la contribution majeure au rendu final, c'est tout le décorum concernant les éléments extra-terrestres du film, via la vision du regretté H.R Giger, apportant une touche déterminante quant à ces aspects.
    En effet, les descriptions du duo O'Bannon/Shusett sur ces aspects là, auraient entraîné ce projet dans une série B (voire Z) flirtant avec le ridicule (excepté la pyramide et son décorum pseudo-Egyptien): un vaisseau Alien en forme de champignon et une créature munie de tentacules qui ronge des restes humains.

  • les morts des personnages sont aussi moins visuelles dans le script original et surtout moins inventives au niveau terreur.


En l'état, l'Alien de O'Bannon - auteur unique de cette version du script - n'aurait pas eu ni le retentissement du film de Scott ni la pérennité au-delà de toutes ces années...


Comme quoi, un bon réalisateur et une direction artistique ad-hoc, permettent de transcender un scénario au-delà de toutes espérances (bien que ce ne soit pas toujours le cas, voir Co(n)venant).
Il va sans dire que les retouches du duo Walter Hill/David Giller (également producteurs) ont aussi participé à la réussite de cette entreprise. Deux petits exemples ci-dessous:
-il est intéressant de noter que le personnage de Ash n'est qu'un simple observateur avide (il attend avec une curiosité malsaine de voir l'Alien évoluer), avant de montrer son vrai visage vers le derniers tiers du film,
- et la manière de Lambert pour appréhender le fait qu'elle va être "volontaire désignée" pour fouler le sol de LV-426.
Tandis que Dallas - en arrière plan - demande des précisions sur l'atmosphère du planétoïde, Lambert - au premier plan - fume sa cigarette en regardant nerveusement les deux hommes échanger.
Nous savons qu'elle sait ce qui va suivre: Kane se porte volontaire, Dallas l'est déjà et lorsque Lambert est réquisitionnée d'office, nous voyons donc l'achèvement de son ressenti: elle acquiesce en esquissant un sourire puis se tourne vers le cadre/nous et son visage exprime la fatalité...
Du grand art!


P.S: Pour en finir avec Alien, je viens de finaliser le montage idéal du film, selon mes préférences: j'ai greffé sur la version cinéma de 79, les scènes coupées que l'on retrouve dans le Director's Cut (exceptée celle où Ripley trouve Dallas et Brett dans des cocons, car pas raccord avec le cycle biologique Alien vu dans les autres films de la saga).
Du coup, mon cut fait 2h03 et je le trouve complet!


"End of Transmission..."

Créée

le 2 juil. 2016

Critique lue 1.1K fois

30 j'aime

24 commentaires

The Lizard King

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

30
24

D'autres avis sur Alien - Le 8ème Passager

Alien - Le 8ème Passager
Hypérion
9

Mother ! You bitch !

L'un des inqualifiables nombreux manques à ma culture cinématographique est comblé. J'ai enfin vu Alien. Je redoutais cette confrontation avec ce monument annoncé. Fanatique absolu de Blade Runner,...

le 11 juin 2012

172 j'aime

20

Alien - Le 8ème Passager
Torpenn
9

La belle et la bête

Les aléas de mes acquisitions de films me font terminer ma rétrospective Alien par le tout premier. Je perds probablement en cohérence, mais je gagne au moins le mérite de mes nettoyer les yeux de...

le 2 janv. 2013

164 j'aime

56

Alien - Le 8ème Passager
Sergent_Pepper
8

Cannibal Kingdom

Alien n’est pas seulement l’acte de naissance d’une créature phare de la mythologie hollywoodienne : c’est aussi l’éclosion d’un cinéaste, qui fait pour ce second film des débuts éclatants avant un...

le 5 mai 2017

113 j'aime

13

Du même critique

Halloween Kills
Franck_Plissken
8

Reflect: The Shape on Myers

Après le succès du H40 (2018), le duo Green /McBride se mirent à l'écriture du chapitre suivant dans l'optique de filmer Halloween Kills et Halloween Ends à la suite, pour économiser les coûts. Mais...

le 15 oct. 2021

34 j'aime

24

Get Out
Franck_Plissken
8

Puppet Masters

Impressionnant... Œuvre maitrisée avec un excellent Daniel Kaluuya sous l’œil avisé de Jordan Peele, Get Out nous plonge très rapidement dans un malaise diffus et ce, dès lors que le couple...

le 11 mai 2017

33 j'aime

22