Grâce au succès du crossover Freddy Vs Jason, un an plus tard, après des années de développement, sans cesse reporté, le réalisateur Paul W. Anderson sort au cinéma son AVP : Alien Vs Predator. Les puristes ont-ils vu leur attente récompensée ?


Deux monstres cultes du cinéma, s’affrontent pour la première fois


Au départ, Alien Vs Predator, c'était des comics publiés dès 1989, ensuite, une référence glissée à la fin de Predator 2, puis, des jeux vidéo (un beat them all sorti en 1994 dans les jeux d’arcade, un FPS Alien Versus Predator où vous aviez la possibilité de jouer soit un marine/Alien ou Predator sorti la même année sur Jaguar).


C’est en 2002 que Paul W.Anderson coécrira le scenario du film. A ces cotés, Dan O’bannon, Ronald Shusset (les créateurs et scénaristes d'Alien) et Jim et John Thomas (les créateurs et Scénaristes de Predator). A la création des effets spéciaux, on retrouve John Bruno un des collaborateurs de James Cameron qui a travaillé sur Abyss, Terminator 2, Avatar, True Lies ou encore Titanic.


Vous commencez les Alien et Predator ? Vous vous trouvez un peu perdus dans tous ces films ? Chronologiquement, voici dans quel ordre commencer : Predator 1 puis 2, Alien Vs Predator, Alien Vs Predator Requiem, Predators, Prometheus, Alien Covenant, et pour finir, la saga des Aliens. De nombreuses heures devant la télé sont à prévoir. Sortez un peu de chez vous quand même !


L’ennemi de mon ennemi est mon ami...


Tout comme un autre film Vs sorti un an plus tôt, Freddy Vs Jason, l’univers d’Alien et l’univers de Predator se joignent le temps d’un film. Le spectateur retrouve tout ce qui faisait le charme de ces deux films regroupés en un seul long métrage.


Pour l’univers Alien : des œufs d’Alien, du facehuggers, du chestbursters, des Aliens taille adulte et bien entendu, quand il y a des œufs d’Alien, c’est qu’il y a forcément une reine dans toute cette histoire. Reine en rogne. Tu m étonnes qu’elle était en colère. Enchainée avec un ventre gigantesque la faisant pondre des œufs toutes les secondes, y a de quoi avoir la haine. Par ailleurs, notre reine, est conçue en animatronique. Animatronique que vous avez pu voir dans Alien le retour puisqu’Anderson a eu la permission de James Cameron pour la réutiliser.


Pour le Predator, plutôt LES Predators arborant chacun un look différent, pareil que pour Alien. Tout ce que vous aviez aimé dans les Predator 1 et 2, fait son retour. Leur arsenal: le canon plasma sur l’épaule, les griffes rétractables aux poignets, le disque coupant laissant place à une sorte de shuriken, le lance-filet, le mode furtif d'invisibilité, la lance à doubles pointes rétractables en acier, et leur code d'honneur (ne pas tuer des gens n’étant pas armés, malades ou les femmes enceintes, et reconnaitre la valeur d'un adversaire si ce dernier a été un bon combattant en lui offrant un petit cadeau souvenir). Juste une seule chose dérange : le thème musical tribal propre à l’identité de la grosse bêbête est aux abonnés absents.


Alors oui, en plus de l’absence de suspense, l’un des gros points noirs pullulant sur ce crossover c’est bien entendu ce vilain PG-13 frustrant au possible les aficionados. C’est plutôt du coté humain que ce n’est pas trop sanglant. Heureusement, on se rattrape lors des affrontements Aliens et Predator. Pour les humains donc, pas de sang coulant à flot, pas de démembrements, juste une petite giclée de sang dans la neige, et des chestbursters sortant de leurs petits bidons. Pour les autres types de morts, ça sera hors champ. Oui, ça fait mal, je sais. Les fans d’Aliens se sentiront trahis.


D’une part parce que dans notre histoire se situant en 2004, les humains ont donc déjà été en contact avec les Aliens (grosse incohérence avec la saga), que la période de gestation de l’Alien dans l’hôte a été réduite (bien qu’on ne sache pas combien de temps se sont écoulés entre la fécondation et l’éclosion des noeunoeufs), d’autre part parce que les Aliens ne suscitent plus la peur chez le spectateur, en plus de se faire R I D I C U L I S E R par les Predators, bien plus malins et bien plus mis en avant dans ce film que leurs Némésis. Trois bons points qu’il ne faut pourtant pas négliger :
• le retour de Lance Henriksen interprétant ici le personnage de Weyland. Je rappelle pour certains que dans Alien 1 et 3, Bishop est un androïde. On suppose donc que Weyland-Yutani (fusion de l’entreprise Britannique Weyland industries et du fabricant Japonais Yutani) a modelée le visage de l’androïde d’après le visage de Weyland.
• Les fx des Aliens permettant avec la technologie d’aujourd’hui, d’avoir plus de possibilités pour les faire se déplacer. C’est plus fluide, moins rigide (en même temps, c’était de l’animatronique) bien que les bestioles sautillent un peu trop. Mention à la reine se prenant pour le T-Rex de Jurassic Park.
• La découverte des lieux avant d’arriver dans le lieu principal de l’intrigue. On passe par une station baleinière abandonnée depuis 1904, puis descendons dans un long tunnel glacé, pour atterrir dans une pyramide remplie de pièces et de pièges.


Quelques reproches à faire sur AVP: l’excès d’effets de ralentis durant les scènes d’action, les musiques bien que dans l’ensemble, ça reste correct, le scénario on ne peut plus simpliste et classique, les Aliens numérisés, et l’évolution du personnage d’Alexa, sorte de croisement Lara Croft/Ripley, pourtant très appréciable en début de film. Ca c’était avant qu’elle sorte des âneries et prenne un peu trop d’assurance vers la fin de notre histoire. Par ailleurs, certains fans de Predator n’auront pas apprécié le look qu’arborent nos trois guerriers. Pour certains, ça passera comme une lettre à la poste, pour les autres, ça sera la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il fallait bien diversifier, savoir qui est qui.


Le film reste supérieur à sa suite, contrairement à ce que disent les deux frères Strause qui, pour Alien Vs Predator Requiem, n’ont pas dû payer leur facture d’électricité. Le plus frustrant dans l’histoire c’est qu’Alien Vs predator Requiem est pourri mais gore, contrairement à Alien Vs Predator qui est fun, « éclairé », mais pas gore. Allez comprendre.


Au final, Alien Vs Predator est une série B fun et sympathique, un bon petit film de science fiction/action avec des séquences de bastons style catch, des surprises délirantes, d’excellents effets spéciaux et, pour la première fois dans un film de ce genre : des personnages principaux attachants qu’on n’a vraiment pas envie de voir périr des mains des Predators ou des Aliens. Rajoutez à ça une bande originale dans le ton du film, des références et autres clins d’œil des deux univers et on peut dire qu’avec AVP, on passe un agréable moment. On appréciera que la mythologie des Predators, explorée dans Predator 2, soit étoffée dans AVP, tout en expliquant logiquement la naissance de la gueguerre entre les deux espèces. Un crossover à voir comme une sorte de cadeau pour geeks, plutôt que pour les puristes des deux univers. Même si les deux AVP sont connectés, il y a de l’incohérence et donc, on ne peut pas vraiment parler de VRAIE connexion entre les univers d’Alien et Predator.

Jay77
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le 26 avr. 2017

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