Comme dans un film de Paul W. S. Anderson

Mazette, une adaptation cinématographique mettant en scène les deux extraterrestres les plus badass du cinéma. Du sang, des décapitations, éventrements et autres joyeusetés à se mettre sous la dent du début à la fin. Ça va chier dès les premières secondes.


Mais... mais... mais c'est qui tout ces gars qui se font recruter aux quatre coins du monde ? Comment ça, c’est pour l'histoire ? Bon d'accord, même si le but premier du film est de montrer des affrontements de oufs, il faut bien une trame à tout ce bordel. Surtout que c'est Paul W. S. Anderson aux manettes, le spécialiste des films adaptés de licence de jeu vidéo (dans les faits, c’est une licence de comics à la base, mais passons ce détail). Et un spécialiste des histoires, en atteste les Resident Evil et Mortal Kombat, qui sans lui, n'aurait pas atteint le même summum de nullité. Bon d'accord, je ne l'aime pas, et à part Event Horizon que je considère comme un bon film, il n'a pour moi fait que de la merde.


C’est donc après avoir hurlé à plein poumon toute ma frustration que le scénario démarre. Un vieille construction repérée à 700 mètres sous la glace en Antarctique, un PDG d'une boite high-tech qui recrute du beau monde pour mettre la main sur cette découverte avant qu'un malin le prenne de vitesse, et des spécialistes dans leurs domaines recrutés un peu partout. Et bien sur les mauvaises surprises qui les attendent sur place. Bref, cette première partie du film est la plus ennuyeuse. Certes, elle met en place la trame, nous donne un peu de matière pour le scénario qui arrive miraculeusement à tout expliquer (chacun restera juge de la pertinence du tout, mais la carte du fantastique et de la science-fiction permet beaucoup de largesse). Mais le reste est chiant. Tout le monde y va de sa petite anecdote sur la vie, "mon papa a fait ci", "mon chien a fait ça". ON S'EN BRANLE. Cela n'apporte strictement rien à la trame, de toute façon, les acteurs sont vite oubliés une fois mort. On s’amusera de voir l'équipe plein de clichés choisie pour l'occasion. Un archéologue beau gosse au sourire sponsorisé par Colgate, un professeur plein de conneries qui passent son temps à prendre des photos, une spécialiste de l’alpinisme en condition extrême qui refuse de participer à la farce avant de changer d'avis avec l'aide du sourire Colgate (on échappe d'ailleurs de peu à la romance à deux balles), et les mercenaires armés de mes deux qui tirent d'abord pour ensuite hurler sous la terreur et tirer encore.


Niveau acteurs, Lance Henriksen sert de nom vendeur pour la film. Ouais, Lance Henriksen, ils ont pas trouvé mieux. Les autres, ben on retient pas les noms, juste qu'ils font le taf minimum pour assurer les scènes. Comme dans un film de Paul W. S. Anderson donc.


Bref, tout ce beau monde va sur place, et les gars qui sont là pour forer (700 mètres sous la glace je vous rappelle), disent qu'il y en a pour une semaine. Merde, le film dure à peine plus d'une heure trente sans compter les crédits de fin, on n'a pas que ça à foutre. Heureusement, les Predators arrivent en vaisseau spatial et balance un super rayon de la mort qui tue qui creuse un tunnel parfait vers la construction souterraine. Perfect timing. Une petite pensée pour nos amis foreurs qui se retrouvent comme des cons sur place à rien foutre. Vous pouvez récupérer votre salaire auprès de la secrétaire, merci de votre participation. Non je déconne, ils serviront de premières victimes au charnier qui s'en suit, les humains tombant comme des mouches.


Et après d'énièmes blablas plus intéressant dans la pyramide, ça s'emballe et va à cent à l'heure. On peu résumer la suite par "panpanpan, ratatatatata, schlack, haaaaaaaaaaaa, fuyons, scratch, paf, pif, poum, tatatata". Le tout dans un espèce rythme haché par des gros plans sur les morts en devenir. Quelques effets pour foutre les jetons tels des scary jumps pas trop effrayant mais quand même assez pour faire flipper la ménagère de plus de 55 ans. C’est d'ailleurs souvent mal mis en scène, pas toujours très lisible, et les mêmes ficelles sont utilisés jusqu'à plus soif. Beaucoup de morts plus tard, il reste plus grand monde.
Dans le lot on retiendra l'héroïne badass, l'Alien badass qui sert un peu de chef de meute (ils avaient plus de pognons pour faire un Praetorian ou quoi ?) et le Predator un peu badass mais pas trop tellement il en prend plein la gueule. J'irai pas jusqu’à dire que c’est la maillon faible, mais presque. Et le fameux boss final ultra attendu bien évidemment.


Histoire d'être sérieux cinq minutes, certaines séquences valent le détour. La première apparition de la reine, l'usine à œufs, la salle sacrificielle, le rite de passage pour l’héroïne, tout ça reste cool.
Les décors sont suffisamment travaillés niveau détails qui renforcent l'immersion. Les effets spéciaux, tant au niveau des costumes que des animatroniques, sont forts réussis. Les effets numériques eux sont trop tape-à-l’œil pour que le premier venu ne se rende pas compte de leurs présences. Et la modélisation de la ville portuaire de l'intro fait vraiment dégueulasse. Quoi d'autre ? La photographie est aux abonnés absents tellement on ne voit rien par moment, et la bande-son se contente de balancer des pistes banales mille fois entendu auparavant quand ça bouge. Du Paul W. S. Anderson quoi.


Je saluerai tout de même l’effort fait pour coller à l'univers. L'attirail high-tech des Predators, tout le délire autour de la chasse, le présence de la Weyland Corporation. Le tout dans une série B divertissante à une certaine échelle mais qui ne marquera surement pas grand monde. À l'image des films de Paul W. S. Anderson.

auty
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le 12 oct. 2014

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