Je l'ai enfin vu, ce film si polémique. A l'époque, d'aucuns le trouvaient binaire et racoleur. C'est plus nuancé que bien des films d'aujourd'hui. Mais c'est un film qui cherche à choquer, un film-coup de poing, avec quelques scènes qui prennent vraiment au dépourvu et qui rallongent l'horreur du spectateur, de manière presque sadique.


Le film fonctionne sur des flashbacks en noir et blanc, et le retour à la réalité, en couleur. L'univers est celui des petits blancs de la côte ouest, on voit un bout de Venice, une épicerie, des quartiers résidentiels miteux. Edward Norton est parfait, affuté, avec cette délicatesse et cette noblesse qu'il montre par moments. Mr. Furlong est toujours aussi fascinant (ce sourire étrange).


La musique est parfaite. Le noir et blanc, très léché, rappelle celui de Rumble Fish ou Schindler. Certains plans sont mémorables : Le premier plan sur la mer ; la belle scène où Derek, face au miroir, cache avec sa main son tatouage en croix gammée. La mort d'un des personnages, en revanche, abuse de ralentis et a quelque chose d'emprunté.


Plusieurs scènes sont faites pour être d'anthologie : la réunion de famille qui part en live, la fameuse scène du trottoir, celle de la fête néonazie, la scène originelle avec le père et ses préjugés...


Le message est sans ambiguïté : il s'agit de déconstruire les raisons de l'engagement dans le suprémacisme, et de voir derrière le contexte social. C'est esquissé, dommage que les personnages soient aussi binaires (même s'ils évoluent tous). C'est plutôt le scénario qui est un peu prévisible (au sens où on se doutait qu'un dénouement heureux serait exclu).


American history X raconte une histoire prenante et marquante, avec un esthétisme et une volonté de choquer. Il lui manque un petit quelque chose pour être un chef-d'oeuvre, ça se joue au niveau du contenu.


Synopsis


Derek est un néonazi suprémaciste blanc. Le film distille des flashbacks sur la bande de skinheads qu'il a monté, avec l'aide de Cammeron, un gourou. Il fait un pari sur Venice : la possession d'un terrain de basket si sa bande gagne un match contre un groupe de blacks. Il tabasse un épicier chinois dont il terrorise le personnel clandestin. Avance des préjugés racistes face à son ancien professeur, qui lie criminalité et pauvreté. Il tue deux Noirs devant sa maison.


Il a un jeune frère, Danny, qui ne dit pas grand-chose et qui l'adule. Ses profs s'inquiètent après qu'il ait rendu un devoir sur Hitler dans un travail à faire sur un combattant des droits civiques. Derek est sorti de prison après avoir tué un Noir devant le pas de sa porte.. Il essaie d'éloigner Danny de Cammeron. Danny y va quand même. Derek se pointe, dit à sa copine Stacey qu'il ne veut plus jouer au néonazi. Elle ne comprend pas. Cammeron non plus : il propose à Derek de devenir la figure de proue suprémaciste de la côte ouest. Derek le tabasse, se tire de la fête nazie en menaçant la foule d'un pistolet. Danny est perdu. Derek lui explique : en prison, il a appris à connaître un détenu noir. Ce dernier a pris 6 ans pour avoir volé une télé qui est tombée sur le pied d'un policier blanc, qui l'a chargé. Les blancs de la prison n'aiment pas ça et le violent dans la douche.
Retour au présent. Les flics et Sweeney, le proviseur noir, demandent à Derek de calmer les suprémacistes après que Cammeron soit parti à l'hopiltal : une quasi-mission suicide. Danny, de son côté, se fait tuer par une petite frappe noire qu'il avait provoquée au début du film.

zardoz6704
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste ça ne pouvait se passer qu'à Los Angeles...

Créée

le 10 déc. 2018

Critique lue 191 fois

1 j'aime

zardoz6704

Écrit par

Critique lue 191 fois

1

D'autres avis sur American History X

American History X
Kubritch
8

Régression

L'Amérique est un pays à deux visages. Réputée pour sa liberté d'entreprise et une réussite professionnelle ouverte à tous, elle connaît pourtant des poches de pauvreté, un communautarisme excluant...

le 23 juin 2014

41 j'aime

5

American History X
Norman-P
9

en prison c'est toi le nègre

Epoustouflant . Quel film ! une grande lecon de cinéma .le spectateur est passioné tout le long du film malgré sa cruauté qui'il dégage.Edward Norton est parfait rien à redire .ce film m'a plu des...

le 27 déc. 2012

32 j'aime

1

American History X
BobHarris
5

Faut rigoler.

La transformation d'un néo-nazi en bisounours, et cela en l'espace de deux heures. Faut dire qu'en zonzon il croise un détenu black qui lui raconte des blagues bien rigolotes donc, forcément, sa...

le 17 août 2011

22 j'aime

2

Du même critique

Orange mécanique
zardoz6704
5

Tout ou rien...

C'est ce genre de film, comme "La dernière tentation du Christ" de Scorsese", qui vous fait sentir comme un rat de laboratoire. C'est fait pour vous faire réagir, et oui, vous réagissez au quart de...

le 6 sept. 2013

56 j'aime

10

Crossed
zardoz6704
5

Fatigant...

"Crossed" est une chronique péchue, au montage saccadé, dans laquelle Karim Debbache, un vidéaste professionnel et sympa, parle à toute vitesse de films qui ont trait au jeu vidéo. Cette chronique a...

le 4 mai 2014

42 j'aime

60

Black Hole : Intégrale
zardoz6704
5

C'est beau, c'est très pensé, mais...

Milieu des années 1970 dans la banlieue de Seattle. Un mal qui se transmet par les relations sexuelles gagne les jeunes, mais c'est un sujet tabou. Il fait naître des difformités diverses et...

le 24 nov. 2013

40 j'aime

6