Soyez épargnés par The Purge ? Pas sûr!

La trame ressemble à s'y méprendre à un croisement grand public entre Funny Games et Orange Mécanique ( j'ose la comparaison au risque de me faire vilipender par les cinéphiles même si le seul point commun de ces deux films est le sujet de l'ultra violence gratuite et la vision d'un futur pessimiste). Funny Games pour l'intrusion imminente d'individus séduisants et terrifiants à la fois, qui annoncent d'un ton amical qu'ils vont trucider toute la famille si on ne répond pas à leur requête. Orange Mécanique pour le décalage de la musique d'ouverture, les masques, autant de détails qui ont inspiré une multitude d'autres films du genre plus ou moins réussis.

L'idée n'est pas nouvelle mais le concept ultra malsain de "meurtres de masse programmé" assez intéressant au premier abord. Le résultat est en demi teinte. Le générique composé d'images de tueries de vidéo surveillance nous met d'emblée dans l'ambiance. Le sourire carnassier de la voisine à la Bree Van de Camp et ses biscuits laisse présager le pire : les plus fortunés n'attendent que la sirène apocalyptique pour massacrer tout ce qui bouge et "nettoyer" la ville de ses "résidus". DeMonaco tente d'osciller entre thriller, film d''horreur et science fiction mais avec une certaine maladresse, en s'embourbant dans les clichés, malgré un thème qui prête à réflexion et déploie nombre de questionnements sous jacents ( les disparités sociales, la dépénalisation de la violence, la criminalité au taux 0 prête à exploser pendant 12h...). Petits rires machiavéliques, archétypes téléphonés ( le gamin nerd, le fils à papa psychopathe, l'ado gentiment rebelle...), scénario vu et revu, on rigole parfois au lieu de frisonner même si on bondit environ 3 fois pendant le film( et je suis bon public).

Pourtant , en sortant de la salle, un certain malaise nous travaille: l'American Nightmare est bien réel: les armes circulent toujours librement outre Atlantique et n'importe quel invividu, aisé ou non, peut décider de faire la purge à sa manière. Et ce cauchemar est bien au delà des salles obscures...